Jeudi 16 janvier 2025
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Par L. F. Sauvé Référence : 2922 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0390-0 Nombre de pages : 438 Première édition : 1889 Reliure : br. Prix: 54.77€ |
L'évolution de la société qui a transformé le montagnard vosgien simple et crédule en un individu ouvert aux idées nouvelles, l'a éloigné des coutumes séculaires et des hantises anciennes. Elles accompagnaient pourtant les hommes en toutes circonstances, dans les peines et dans les joies, depuis la plus tendre enfance, lorsque l'invocation des anges leur garantissait une nuit paisible. Les jeux, les trouvailles faisaient l'objet de multiples usages qui étaient parfois spécifiques à un seul village et qui avaient un véritable rôle dans l'apprentissage des rapports humains et de la perception du juste et de l'injuste. Ils permettaient de faire reconnaître son innocence, comme pour l'enfant accusé à tort de vol, qui devait aller chercher une pierre au cimetière en marchant à reculons pour prouver sa bonne foi. Le 6 décembre, le jeune homme qui voulait se marier ne devait pas manquer d'invoquer saint Nicolas comme les femmes enceintes désireuses d'avoir un beau bébé ou les filles en quête de mari. Mais il ne fallait surtout pas qu'il se lève avant le jour, il risquait alors d'être victime d'un incendie. La « médecine superstitieuse » pouvait guérir bien des maux, grâce aux médailles, aux neuvaines, aux pèlerinages ou aux fontaines mais aussi à des secrets merveilleux qui étaient parfois d'une simplicité extrême, comme dans le cas de la femme qui, voulant « faire passer son lait », n'avait qu'à placer sur son sein le bonnet de nuit de son mari, ou qui demandaient aussi parfois au patient une confiance aveugle pour accepter de se soumettre à leurs conditions ou d'ingurgiter les ingrédients de quelques recettes peu avenantes. Certaines traditions pouvaient aussi conférer des dons de guérison, comme pour l'enfant à qui on avait fait écraser un ver de terre dès sa naissance, avant même son baptême, et qui avait alors durant sa vie entière le don de soigner les panaris. Celui que chacun craignait demeure évidemment le sorcier, « la grande misère, le fléau redouté entre tous » qu'il était si difficile de reconnaître. Charmeur et enchanteur, il faisait un usage maléfique du cheveu ou de la rognure d'ongle qu'un pauvre innocent avait laissés sur son passage, jusqu'à ce qu'il soit enfin démasqué, grâce à un œuf pondu le jour du vendredi saint.© Micberth
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