Samedi 20 avril 2024
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Par Hippolyte Gomot Référence : 3253 Date édition : 2013 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0744-1 Nombre de pages : 248 Première édition : 1881 Reliure : br. Prix: 32.14€ |
Debout comme une sentinelle vigilante à l'extrémité septentrionale de la Basse-Auvergne, le château de Tournoël domine d'un côté l'immense bassin de la Limagne, et jusque par-delà l'Allier, tient devant lui sous sa surveillance une quantité considérable de villes, de bourgades, de monastères et de châtellenies. Dans le réseau que les redoutés comtes d'Auvergne avaient tissé pour maintenir leur domination sur une province grande comme un royaume, Tournoël avait pour mission de tenir en échec la ville de Riom et l'abbaye bénédictine de Mozat, l'une et l'autre entourées de remparts et capables d'une énergique résistance. Guy, comte d'Auvergne à la stature gigantesque, plein d'audace, aux allures brutales et au regard louche, résolut de s'emparer de l'abbaye. Il se présenta devant le monastère avec cent soldats déterminés dont certains escaladèrent les murailles. Durant trois jours, les bandes du comte d'Auvergne se livrèrent à des déprédations de toute nature et le quatrième jour, les fortifications furent détruites. Le comte Guy fit transférer dans la chapelle du château de Tournoël les reliques de saint Austremoine et saint Calmin, et de riches ornements. Tous ces trésors furent rendus aux bénédictins lorsque le fils de Guy et le seigneur de La Tour furent faits prisonniers lors de la capitulation du château, peu avant Noël de l'an 1213. La forteresse fut alors agrandie et fortifiée ; elle fut dorénavant considérée comme une place militaire de premier ordre. En 1306, Philippe V donna Tournoël et toutes ses dépendances à Pierre et Guillaume de Maumont, chevaliers du Limousin. Lorsque Jacques d'Albon, compagnon du prince Henri, deuxième enfant de François Ier, reçut le château en héritage, il résolut de l'embellir ou plutôt de le réédifier à peu près entièrement. Á sa mort, la baronnie de Tournoël passa à Charles d'Apchon qui fit du château sa résidence habituelle. Sous prétexte de réviser ses terriers et de reprendre à ses voisins ce dont ceux-ci se seraient abusivement emparé, il multiplia les procès et chercha querelle aux seigneurs de Bosredon. Le 17 mars 1590, il prit le château de Bosredon et fit prisonniers le châtelain et sa fille Gilberte, âgée de quatorze ans, qui furent conduits à demi vêtus à Tournoël. Pierrefitte s'indigna auprès d'Apchon du mauvais traitement qu'on lui faisait subir. Son geôlier lui imposa silence, menaçant de « marier sa fille à son laquais après l'avoir violée ». Quelques semaines plus tard, sur son lit de mort, d'Apchon implorait le pardon de ses prisonniers.© Micberth
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