Lundi 09 décembre 2024
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Par Léopold Nottin Référence : 3289 Date édition : 2014 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0783-0 Nombre de pages : 146 Première édition : 1917 Reliure : br Prix: 19.50€ |
Á une heure trente du matin, le samedi 5 septembre 1914, le curé de Vitry-le-François assiste au départ du dernier train en partance pour Chaumont, pris d'assaut par deux à trois cents personnes. Malgré ses efforts pour la retenir, la population a fui et lorsqu'il devient indispensable de faire intervenir le maire afin que cessent les actes de pillage qui commencent à se multiplier, Léopold Nottin constate que celui qui représentait la seule autorité après le départ ordonné du commandant d'armes, a déserté. Á son initiative, une commission de douze membres est aussitôt créée, chargée de la défense des habitants et des intérêts de la ville. Les résolutions les plus urgentes sont prises ; elles concernent notamment, la remise en marche de l'usine des eaux, l'enfouissement des chevaux morts dans la rue, le nettoyage de l'hôpital abandonné et le ravitaillement des habitants. Á neuf heures trente, une patrouille composée d'une trentaine d'Allemands se dirige vers l'hôtel de ville et frappe à la porte de l'archiprêtre. Il est arrêté avec son vicaire et tous deux sont désignés comme les garants qui répondront sur leur vie de la tranquillité de la population. Contraint de désigner deux autres otages, il choisit des membres de la commission : M. Paillard et M. Berna. Retenus un temps au café des Oiseaux, les quatre hommes logent ensuite au presbytère. Si pour échapper aux représailles, la population obéit aux ordres de réquisition de nourriture, seulement trois ou quatre fidèles osèrent assister à la messe des otages dont un reporter anglais représenta dans son journal la scène (sans doute unique au cours de cette terrible guerre) où figuraient le curé otage célébrant le saint sacrifice, le vicaire otage servant la messe, le soldat allemand surveillant ses prisonniers debout au pied de l'autel, ainsi que les deux autres otages dans la nef avec leurs gardiens et l'officier. Quelques heures plus tard, alors que les otages avaient recouvré une semi-liberté, l'église devint le siège de l'aumônier évangéliste de l'ambulance divisionnaire et accueillit bientôt sept cents blessés. Il fut alors demandé aux habitants d'éviter toute imprudence et toute discussion avec les Allemands, dans l'intérêt des otages et de la ville. Il fut également convenu que le moyen le plus sûr d'obtenir de l'ennemi qu'il épargne la vie et les biens de la population était de s'occuper des blessés. Le comité d'hygiène mis en place par la commission fut chargé d'enterrer les cadavres. Quant à Léopold Nottin, durant quatre jours, il exerça son ministère auprès des mourants allemands, sous le regard bienveillant de leurs officiers.© Micberth
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