Mardi 17 septembre 2024
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Par Edouard Peyron Référence : 3013 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0492-1 Nombre de pages : 430 Première édition : 1900 Reliure : br. Prix: 54.77€ |
Alors que la contrée était couverte de forêts, les druides choisirent d'établir le centre régional de leur culte sur un vaste promontoire de rochers qui figurait, de loin, « un immense navire au repos » ; site qui convenait admirablement aux mystères et aux sacrifices de ces aïeux idolâtres. Dès l'ère celtique et pendant la période gallo-romaine, un certain nombre d'habitations furent édifiées sur cette assiette si bien fortifiée par la nature qu'elle constituait en quelque sorte la clef du pays, par sa position topographique, permettant là mieux qu'ailleurs le passage de l'Allier. Sous la domination des Romains, un pont à plusieurs arches fut construit, attribué par la tradition à Jules César. Il était commandé par une forteresse appelée Castrum Victoriacum dont Grégoire de Tours fut le premier à parler. Assaillie au VIe siècle par l'armée de Thierry, brûlée et détruite par les Sarrasins d'Abdérame, puis par les Normands, après que le comte Bérenger l'eut relevée de ses ruines, la forteresse devint ensuite un simple château attaqué sans doute successivement par les Routiers, les Anglais, les ligueurs et les protestants. Après leur mariage à Vieille-Brioude, ce fut le lieu de résidence de Louis V, alors âgé de quinze ans et de son épouse Blanche-Adélaïde d'Anjou, de vingt-cinq ans son aînée. Cette union destinée à sauver la dynastie carolingienne fut cependant vouée à l'échec et ne put empêcher l'avènement d'Hugues Capet à la mort de Louis dont la brièveté du règne lui valut le surnom de Fainéant. Après l'écroulement du vieux pont romain, un nouveau fut édifié en 1454, par Marie-Louise, princesse des Dombes, la seigneurie de Vieille-Brioude dépendant de son duché de Montpensier. Construit à perte par des entrepreneurs qui, pour se venger de ne pouvoir obtenir un dédommagement suffisant, se retirèrent sans décintrer l'arche, il dut être élargi plus tard pour le rendre plus pratique au roulage. Consolidé en 1794, il s'écroula dans un immense fracas le 27 mars 1822 et fut pendant de longues décennies au cœur d'une légende. Alors que l'Allier mugissait dans son lit de rochers, on racontait dans les longues veillées d'hiver que le diable seul avait pu lancer un si beau pont de l'une à l'autre de ses rives et qu'il venait chaque année enlever de la voûte une pierre qui disparaissait toujours, alors qu'elle était systématiquement remplacée et chaque fois mieux scellée.© Micberth
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