Lundi 16 septembre 2024
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Par Louis Otter Référence : 2964 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0434-1 Nombre de pages : 380 Première édition : 1920 Reliure : br. Prix: 46.65€ |
Jean de Laval fut le premier fondateur du prieuré de Vesly, par la donation qu'il fit de ses biens à Marmoutier, lorsqu'il y entra en religion. Bien avant l'établissement des moines à Vesly, qui intervint au plus tard en 1059, le village tout entier relevait de la puissante seigneurie de Dangu. Le vaste domaine avait été fractionné et fieffé à des vassaux dont descendaient sans doute les chevaliers qui habitaient Vesly aux XIe et XIIe siècles et y possédaient des terres. Quelques fiefs s'affranchirent de cette suzeraineté en passant aux mains des religieux, d'autres furent absorbés par les seigneuries locales ; seulement trois de ces fiefs laïques se perpétuèrent jusqu'à la Révolution. Dès février 1419, les domaines du seigneur de Dangu, Pierre de Bourbon, demeuré fidèle au roi de France, furent attribués à Richard Wideville, écuyer sénéchal de Normandie. Mais les Anglais ne purent jouir en paix de leurs conquêtes, harcelés sans cesse par les bandes de partisans français, au grand dommage des paysans qui subissaient les violences des deux partis. En 1432, le sang coula dans l'église et le cimetière de Vesly au cours d'une lutte qui opposa les villageois et les soldats anglais. Quand le village redevint français, probablement vers 1444, la population avait diminué de moitié et le pays était ruiné. Plus tard, la Réforme amena des jours plus douloureux encore. En 1590, le duc du Maine, partisan de la Ligue, s'empara du château de Dangu ; les soldats logèrent dans les communes voisines, ravagèrent tout ce qu'ils purent, mirent le feu à plusieurs localités et pillèrent les églises ; les habitants, pris entre les ligueurs et les partisans d'Henri IV, étaient contraints de payer des impôts des deux côtés. Alors que les plaies des discordes civiles commençaient à peine à être pansées, un incendie détruisit la moitié du village. Puis vinrent les épidémies, et notamment celle de 1777. Devant le nombre effrayant de victimes, l'intendant de la généralité de Rouen ordonna que les malades soient tous soignés aux frais de l'État ; le drap mortuaire fut arboré au clocher pour signaler le péril aux étrangers et les éloigner. La paroisse, quant à elle, se rendit en pèlerinage à la chapelle dédiée à saint Adrien située dans une falaise crayeuse non loin de Rouen, et en ramena une statue qui fut déposée dans l'église.© Micberth
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