Mercredi 09 octobre 2024
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Par Alfred Morin Référence : 1889 Date édition : 2003 Format : 14 X 20 ISBN : 2-84373-269-7 Nombre de pages : 148 Première édition : 1935 Reliure : br. Prix: 20.28€ |
« Tous les documents montrent bien, écrit Alfred Morin, que Saint-Pouange ne fut jamais, aussi loin qu'il est possible de remonter, qu'un petit village. » Et il est vrai que lorsqu'on déambule à travers son terroir dont les lieux-dits ont pour noms Les Mirbelles, Le Pont à la Bergère, L'Orme du Clos ou La Motte Joly, on a réellement l'impression de se trouver en terre de poésie. Pourtant, ce charme et cette discrétion ne doivent pas faire illusion : même si l'existence, jadis, sur ce territoire, d'une basilique, d'un monastère et d'un hospice, semble relever davantage de la légende que de la réalité, il n'en reste pas moins que d'anciens manuscrits mentionnent l'édification, dès la fin du VIe siècle, d'un oratoire dédié à saint Marc et dans lequel fut inhumé le pieux ermite Pouange qui donna son nom au pays ; ce monument fut agrandi au XIIIe siècle et c'est son abside qui subsiste dans l'église actuelle, construite au XVIe siècle et transformée au XIXe. D'autre part, l'histoire même du village rejoint très souvent « toute notre histoire qui se résume (ici), qui pose des jalons ». Le nom latin (Sanctus Potamius) de la localité est cité en 1153 dans une charte de l'abbaye de Montier-la-Celle et on le retrouve ensuite au fil des siècles, diversement orthographié dans de nombreux documents. Vers 1250, Thibaut V, comte de Champagne est le suzerain d'un fief de Saint-Pouange et en 1285, après le mariage de la comtesse de Champagne avec Philippe le Bel, c'est le territoire de Saint-Pouange tout entier qui entre dans le domaine royal.
Les dévastations dues à la guerre de Cent Ans, qui s'ajoutèrent, pour les habitants du village, aux contributions exigées par la guerre des Flandres (1328), aggravées par l'épidémie de peste meurtrière (1346), qui dévasta toute l'Europe, sans oublier la participation à l'entretien des remparts de la ville de Troyes (XIVe et XVe siècles) pesèrent lourdement sur les finances locales. Une période plus tranquille et plus prospère (agriculture et commerce) succéda à ces temps troublés jusqu'à la seconde moitié du XVIe siècle, au cours de laquelle l'action en faveur des huguenots d'Antoine Ménisson, le seigneur de Saint-Pouange, aboutit à l'occupation du château par les Ligueurs. Au XVIIe siècle, c'est la famille Colbert (celle de l'illustre ministre) qui régna sur les lieux, cédant ensuite la place à la maison de Mesgrigny, à partir de 1695 (hommage au roi), mais le château, à moitié ruiné en 1769, devait être démoli en 1833. Pendant la Révolution, « aucune dégradation ne fut commise », mais au XIXe siècle les Glayolats durent subir les invasions de 1814 et de 1871, égayés cependant par la présence dans leurs murs d'un original, nommé Garnier, ancien imprimeur troyen, adorateur du soleil, toujours vêtu de blanc, dont les obsèques (en 1846) furent un événement mémorable.© Micberth
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