SAINT-NECTAIRE (L'église et la paroisse de)

Par l'abbé Forestier

Référence : 3317
Date édition : 2014
Format : 14 X 20
ISBN : 978-2-7586-0812-7
Nombre de pages : 238
Première édition : 1878
Reliure : br.

Prix: 33.00€

La tradition locale rapporte que saint Nectaire était grec de naissance et qu'il arriva en Auvergne avec saint Austremoine. Il eut fort à faire pour implanter la foi et la loi de Jésus-Christ chez un peuple idolâtre, mais parvint à construire un grand nombre d'églises avant de se retirer près de celle qu'il avait édifiée au mont Cornadore. Le lieu avait alors une importance suffisante pour que le saint choisisse de faire de cette ville le centre de sa prédication évangélique. Ses ossements reposèrent longtemps dans une crypte de l'église primitive, avant qu'un des plus curieux et des plus réguliers édifices romano-byzantins par ses dispositions architecturales ne soit édifié sur une roche dégagée de tous côtés. En 1462, le maître autel de l'église supportait une châsse en bois couverte de lames de cuivre richement émaillées contenant cinquante-sept reliques du Christ, de la Sainte Vierge et de plusieurs saints. Le trésor de l'église s'enrichit ensuite. En 1488, le corps de saint Nectaire fut recueilli dans un autel nouvellement construit et le seigneur de Saint-Nectaire fit don d'un buste en argent massif pour contenir son chef. Sous la Révolution, la plus grande partie des reliquaires et de leur contenu fut jetée au feu et le buste en argent fut dérobé. Le curé de la paroisse, M. Maillard, prêta serment avec restriction le 27 novembre 1789 avant de se rétracter le 17 avril 1791 et, son grand âge ne lui permettant pas de fuir, de se cacher et de continuer à célébrer la messe dans une grange. Revenant du village de Chantignat, près du château de Murol, où il avait administré un malade, il fut agressé par un groupe de jacobins et rendit l'âme quelques jours plus tard. Puis, en exécution de deux arrêtés de Couthon ordonnant la démolition de tous les clochers du département, celui de l'église de Saint-Nectaire fut détruit. Supporté par la coupole du transept, il était octogonal et sa flèche élancée, construite en pierre de taille avait produit pendant plusieurs siècles un coup d'œil pittoresque. Dépouillée et mutilée, privée de son pavé, la pauvre église demeura cependant debout. La paroisse continua à être administrée par un prêtre réfractaire, Antoine Dubois, dont le frère, Donat Dubois, n'était autre que le maire du village. S'ils se combattaient au grand jour, ils vivaient néanmoins sous le même toit paternel. Lorsque la terreur révolutionnaire cessa, le maire se repentit, devint marguillier de l'église qu'il avait dévastée et sculpta grossièrement des statues de saints pour remplacer celles qu'il avait brûlées.
© Micberth

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