Dimanche 15 septembre 2024
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Par Adelstan de Beauchesne Référence : 3163 Date édition : 2012 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0647-5 Nombre de pages : 390 Première édition : 1893 Reliure : br. Prix: 50.54€ |
Á la fin du Moyen Âge, le territoire de la paroisse de Souvigné était couvert d'une vaste forêt, d'étangs aux eaux limpides et poissonneuses, et de nombreux quartiers de vignes alternant avec des landes sauvages, qui laissaient peu de place à la culture. Le fief de Souvigné appartenait au seigneur de Sablé lorsqu'il fut divisé en trois parts, au milieu du XIIIe siècle : les terres de la Courbe, les terres de la Roche-Talbot et le bourg de Souvigné avec la forêt et ses environs. La terre de la Roche-Talbot relevait alors d'une double mouvance, puisqu'un château fort, construit par Guillaume le Conquérant vers l'année 1066, avait été confié à Guilbert Talbot puis détruit lorsque les Manceaux se soulevèrent contre la domination étrangère et chassèrent les garnisons normandes. Les premiers seigneurs de la Roche-Talbot, Macé d'Anjou et sa femme Lorette Morin, puis Robert d'Anjou, étendirent considérablement le territoire sur la paroisse de Souvigné et acquirent de nombreuses dépendances. Un manoir fortifié servait alors tout autant à l'habitation qu'à la défense. C'est là que durant la nuit du 10 au 11 août 1481, sur ordre de Louis XI, René d'Alençon, comte du Perche, fut arrêté, alors qu'il y attendait, en jouissant de la société de l'épouse de Pierre de la Jaille, Isabeau de Beauvau et des « belles-filles » qu'elle avait ramenées de la cour de Provence, le moment où il lui serait permis de gagner les frontières de la Bretagne. Enfermé dans une cage de fer au château de Chinon avant d'être transféré à Vincennes, il ne dut la vie sauve qu'à la mort du monarque et à l'avènement de Charles VIII. Celui-ci séjourna à deux reprises à la Roche-Talbot. La première fois, du 21 août au 4 septembre 1488, accompagné des princes de sang fidèles à sa cause et de ses conseillers, correspondant avec la Trémoille, il y attendit que ses ambassadeurs fassent ratifier le traité de Sablé par le duc François II. Mais la paix ne fut pas durable, et trois ans plus tard, presque jour pour jour, Charles VIII revint au manoir. Le 30 août 1491, il réunit un conseil de guerre dont tous les membres prestigieux furent à ses côtés durant la messe donnée dans la chapelle, à la mémoire de son père et à laquelle assistait le duc d'Alençon, dont le feu roi avait été l'implacable persécuteur, rentré en possession de ses biens, de ses dignités et de la faveur royale. Abandonné pendant quelques années, le manoir reprit, sous le règne de François Ier, une vie fastueuse sous l'impulsion de ses seigneurs alors au premier rang de la noblesse de leur province, grâce à leurs possessions et à de brillantes alliances.© Micberth
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