Mercredi 09 octobre 2024
Collection fondée en 1987
sur le Net depuis 1997
Par Dom Grégoire-M. Thomas Référence : 3429 Date édition : 2016 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0942-1 Nombre de pages : 130 Première édition : 1882 Reliure : br. Prix: 17.00€ |
Après la mort de sainte Véronique, l'oratoire qu'elle avait fondé avec saint Martial à Soulac, subsista comme un témoin de leur passage et de leur apostolat. Le tombeau de la sainte devint l'objet de la vénération des peuples et d'un pèlerinage fameux. Au VIe siècle, saint Léonce, archevêque de Bordeaux, rebâtit l'oratoire qui tombait en vétusté mais lorsque les Normands envahirent et ravagèrent le Médoc, au IXe siècle, ils détruisirent Soulac et son monastère célèbre par le grand nombre de ses reliques. Puis, vers le milieu du Xe siècle, les ruines disparurent pour faire place à des édifices nouveaux. Peu après, saint Guillaume fit donation du territoire de Soulac à des moines bénédictins, conférant au prieur le titre de baron et seigneur justicier. Le pape Benoît VIII confirma l'abbé dans la possession de Soulac et exempta les religieux de toute autre juridiction. Dès le XIIIe siècle, les dalles primitives et le cimetière, recouverts de sable, commencèrent à changer d'aspect. Le monastère et la basilique furent en partie déblayés. Sur les murs romans de la vieille église, des absides ogivales furent élevées. Elles charmeront plusieurs siècles plus tard les touristes et les pèlerins par l'aspect pittoresque de leurs ruines. Un vœu solennel de Lesparre, formulé à l'occasion de la peste noire, amena à partir du XIIIe siècle les populations du Médoc à l'autel de la Fin-des-Terres chaque 20 juillet. Le pape Clément V, ancien archevêque de Bordeaux, n'oublia pas le sanctuaire de Soulac et en 1308, il accorda un an et quarante jours d'indulgence à ceux qui le visiteraient avec respect à chaque fête de la Sainte Vierge, à la Saint-Michel et à la Saint-Baptiste. Mais lorsque Sainte-Croix tomba en commende vers 1425, elle s'achemina vers la décadence. Sans doute pour augmenter ses revenus en n'ayant plus à nourrir les religieux, l'abbé Pierre de Bar les chassa du prieuré et confia le service de la basilique à un vicaire. Peu à peu l'église se délabra et les voûtes s'effondrèrent. Lorsque le cardinal de Sourdis visita Notre-Dame de la Fin-des-Terres en 1612, il fit remettre en état les vases sacrés et les reliquaires qui furent mis en sécurité pour éviter le pillage des huguenots. Cependant, la terrible dune continuait d'avancer, assiégeant la façade et les côtés de l'édifice. En 1700, de nouveaux remblais nécessitaient un nouveau carrelage. Alors, les habitants s'enfuirent devant cet implacable ennemi qui, chaque jour envahissait leurs propriétés, et ils s'en furent au loin dans la plaine, habiter de nouvelles demeures. Les sables pénétrèrent dans la nef et forcèrent les fidèles à abandonner ce sanctuaire où tant de générations avaient prié.© Micberth
08:35
   RECHERCHE