Samedi 07 septembre 2024
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Par Victor Lhuillier Référence : 3481 Date édition : 2017 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0997-1 Nombre de pages : 94 Première édition : 1889 Reliure : br. Prix: 12.00€ |
Gerberoy fut fortifié sous le règne de Charles le Chauve. Sa position sur le haut d'un monticule élevé, sa proximité de la Normandie où les Barbares s'étaient établis, justifiaient parfaitement le choix de ce point comme forteresse. Là fut signé en 946 le traité de paix qui fit de Richard de Normandie le duc de Bretagne et de Normandie ; en 1079, elle servit d'asile à Robert, fils de Guillaume le Conquérant, révolté contre son père ; en 1081, devant elle fut signé par le roi de France Philippe Ier et le roi d'Angleterre Guillaume, l'acte qui confirmait les privilèges accordés à l'abbaye de Saint-Quentin. Durant plusieurs siècles, elle subit les assauts de tous ceux qui convoitaient sa position stratégique. En 1348, une épidémie de peste noire frappa les populations du Haut-Thérain et la famine qui s'y joignit dépeupla presque entièrement plusieurs communes. Rien n'indique que la Jacquerie atteignit ce pays où la noblesse était peu présente. Du Xe au XIIe siècle, les seigneurs du lieu étaient des lieutenants spéciaux. Ils furent d'abord nommés par les évêques de Beauvais, puis la charge devint pratiquement héréditaire. Gouverneurs militaires de la ville, ils administraient les biens de l'évêque-comte et portaient le titre de vidame. Toutes les paroisses du canton de Songeons faisaient partie du diocèse de Beauvais et dépendaient de l'archidiaconé de Bray. Les châteaux forts de Goulancourt et de Bresles devinrent les résidences d'été des évêques. Le canton souffrit fortement des ravages de la guerre de Cent Ans, du conflit entre les Armagnacs et les Bourguignons et de la Ligue. Le 4 février 1592, Henri IV, blessé à la bataille d'Aumale, se fit transporter à Gerberoy et logea dans la maison du lieutenant général du vidamé, Michel Briqueville. La légende rapporte que parmi les très beaux ifs qui ornaient le jardin de la résidence jusque dans les années 1860, certains avaient été plantés par le monarque et d'autres par le cardinal de Richelieu qui séjourna dans la cité en 1641. Vers 1730, l'industrie de la lunetterie et de l'optique fut introduite dans le canton et occupa environ 240 ouvriers à Sully, Escames et Songeons. Le travail de polissage des verres et des lentilles se fit à la main jusqu'au début du XIXe siècle. L'arrêt de la fabrication des lainages à Hanvoile contraignit de nombreuses familles prospères à la mendicité. L'abbé Caulle, en introduisant la fabrication des chaussures, le montage des brosses de toilette et le triage des soies de porcs redonna aux femmes un travail à la maison « bien préférable au travail des manufactures qui, sous le rapport de la morale et des habitudes, présente souvent des inconvénients ».© Micberth
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