SÉZANNE (Histoire de) Tome II

Par l'abbé Aristide Millard

Référence : 3309
Date édition : 2014
Format : 14 X 20
ISBN : 978-2-7586-0804-2
Nombre de pages : 630
Première édition : 1901
Reliure : br.

Prix: 86.00€

On cite pour la première fois des Sézannais dans la vie de saint Blier, ermite originaire d'Écosse qui mourut à Verdey, village tout proche, vers l'an 650. Les habitants de Sézanne ayant été informés des miracles qui s'opéraient sur son tombeau enlevèrent son corps et le placèrent chez eux, le plus décemment qu'ils purent. Sézanne n'était qu'un simple alleu lorsqu'en 937, son seigneur, Hugues le Grand, comte de Meaux et duc de Bourgogne, en fit don à l'abbaye de Saint-Martin de Tours dont il était l'abbé séculier. Tandis que le domaine seigneurial était sous l'autorité du comte de Blois, la paroisse de Sézanne devint la possession du seigneur de Broyes qui se substitua à la fabrique et s'empara de l'argent, de la cire, des pains et du casuel. De nombreux personnages nobles exhortèrent son jeune héritier à rendre cette dotation injustement détenue. Il y consentit. Il entra donc dans l'église Saint-Julien et déposa sur l'autel, en signe de renonciation aux biens de l'église, un couteau noir à l'usage des moines. L'ancienne église de Sézanne fut démolie et grâce aux libéralités du comte Étienne-Henri, un plus grand édifice la remplaça et un couvent fut construit. Dans le même temps, la comtesse Adèle et son fils Thibaut I^er firent bâtir un château et ceindre la ville de fossés et de fortifications. Pour attirer les commerçants et concourir au développement de la ville, ils transportèrent à Sézanne une foire qui se tenait à Rebais, en Seine-et-Marne, pendant les fêtes de la Saint-Nicolas. La cité devint florissante grâce à la dérivation du Grand Morin qui permit d'y établir des usines, mais aussi aux fréquents séjours des comtes de Champagne qui étaient toujours accompagnés de plusieurs chevaliers et suscitaient la venue de nombreux étrangers, attirés par la curiosité. Sézanne était du reste le siège d'une importante châtellenie. Vers 1172, la liste des vassaux comprenait quatre-vingt-treize chevaliers ou écuyers, possesseurs de fiefs. Mais cette prospérité reçut un coup d'arrêt par des mains amies. Une ligue de puissants seigneurs se forma contre le comte Thibaut de Champagne, accusé notamment d'avoir fait prisonnier l'archevêque de Lyon. Malgré sa double enceinte de murailles, la cité ne parut pas munie d'assez bonnes défenses et il semble que par crainte de voir l'ennemi en faire un point d'appui, Thibaut l'ait volontairement incendiée. Les siècles suivants apporteront de nouveaux désastres et de nouvelles souffrances que Sézanne sut chaque fois surmonter pour recouvrer sa richesse et sa prospérité.
© Micberth

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