Mardi 15 octobre 2024
Collection fondée en 1987
sur le Net depuis 1997
Par Eugène L'Aîné de Néel Référence : 3383 Date édition : 2015 Format : 14 X 20 ISBN : 978-27586-0891-2 Nombre de pages : 168 Première édition : 1844 Reliure : br. Prix: 23.00€ |
Le château féodal des seigneurs de Ségrie, présents de longue date dans l'histoire de la Normandie, fut d'abord situé à Lalande. C'est vers 1571 que la terre de Ségrie-Fontaine fut érigée en marquisat, en faveur de Jean-Jacques de Lavigne. Le domaine fut ensuite vendu à messire Pierre de Noirville, qui acquit également la baronnie de Rouvrou, en 1742. Il abandonna le vieux manoir féodal de Ségrie et le fit démolir en 1758. Avec les pierres, il reconstruisit un nouveau château, un des plus beaux de la région, sur une éminence, vers La Lande-Saint-Siméon, mais la tempête révolutionnaire le réduisit en ruines. La commune de Rouvrou, qui fut réunie à Ménil-Hubert en 1802 pour le spirituel et en 1812 pour le civil, était autrefois une baronnie, possédée jusqu'en 1691 par la famille de Saint-Germain dont l'origine se perd dans la nuit des temps. L'un d'eux combattit contre les Anglais en 1066 et son fils accompagna le duc Robert en Palestine, en 1096. Dans le pays, on raconte encore les faits odieux de certains de ces barons dont les jeunes filles se gardaient d'être vues, sous peine d'être enfermées dans un pavillon qui faisait partie de la demeure du seigneur. Siège d'une cour brillante et voluptueuse, le château avait une importance considérable. Á la Révolution, des cadavres humains furent retrouvés dans ses cachots. En 1738, Jacques François de Gueroult, chevalier et baron de Rouvrou, ayant convoqué ses vassaux pour aller à la chasse au loup, constata que deux sabotiers manquaient à l'appel. Furieux, il tenta de passer par la fenêtre de leur demeure pour les contraindre à le suivre, mais il reçut un cruel coup sur la tête. Peu de jours après, le ciel de son lit tomba sur lui et l'acheva. Ménil-Hubert-sur-Orne dépendait autrefois du bailliage et de l'élection de la vicomté de Vire qui appartenait au sire de Néel, seigneur de Sainte-Marie-Laumont-dit-Châteaubriant. Le premier membre de la famille cité était un des principaux fondateurs de la Normandie. Le marquisat appartenait à la famille de Noirville, lorsque la Révolution éclata. Noël-Anne-Alexandre de Noirville, syndic des Ponts et Chaussées de France, était dans son château de Ségrie quand ses vassaux se présentèrent en sa demeure, le 14 juillet 1789. La gouvernante, Mme Simon, tenant dans ses bras Mademoiselle de Noirville, les accueillit et évita de justesse une première balle. Le marquis refusa d'abandonner son château et se retira dans un appartement qui communiquait avec un souterrain. Il dut son salut à un fidèle serviteur d'abord, puis à un fermier intrépide ensuite.© Micberth
14:34
   RECHERCHE