Vendredi 19 avril 2024
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Par Albert Grosse-Duperon Référence : 3008 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0486-0 Nombre de pages : 140 Première édition : 1901 Reliure : br. Prix: 18.26€ |
La présence des multiples tombeaux qui ont fait de Saulges un grand ossuaire provient probablement du privilège dont jouissaient les bourgs publics, comme Saulges, de baptiser et d'inhumer ceux qui habitaient le territoire des succursales voisines. Au XIe siècle, deux églises étaient tombées aux mains laïques : l'église mère dédiée à Marie, et l'autre consacrée à saint Pierre. Afin d'assurer pour toujours les prières d'hommes de Dieu en réparation de ses fautes et un lieu de sépulture à l'abri inviolable des cloîtres, Guy, seigneur de Saulges, en fit don aux moines de la Couture du Mans, qui les conservèrent jusqu'à la Révolution. L'église de Saulges a la particularité de posséder dans une niche du retable du maître-autel, la statue du grand Condé qui, par mariage devint seigneur et patron de Saulges ; présence incongrue « d'un grand de la terre qu'on () présente comme un prince de la cour céleste ». S'il semble à présent illusoire de croire à l'existence de l'antique ville de Vagoritum sur le plateau de Dansé, la vallée de l'Erve est, quant à elle, célèbre pour ses grottes, ses troglodytes, ses vestiges préhistoriques et ses légendes. Le promeneur aperçoit partout les rocs dénudés, autrefois simples cailloux qu'une fée portait dans son tablier pour jouer aux osselets, qu'elle laissa choir, qui ont grandi mais qui furent arrêtés dans leur croissance par le pied du diable et celui des sorcières qui y tenaient le sabbat. Longtemps « les avares et les détraqués » vinrent sacrifier une poule noire à Lucifer dans la grotte de Margot, fée pour les uns, sorcière pour les autres, afin de devenir riches, et certains le firent au péril de leur vie. Un vieux banquier, exilé en Italie, ne put jamais oublier la vision dans sa jeunesse, d'une vieille gardeuse d'or, horreur macabre, « crapaud par le développement de l'abdomen, araignée par la longueur disproportionnée des membres et les crochets de ses doigts, et vampire par sa soif de sang humain ». Parmi les si nombreux récits fantastiques du Pays de Saulges, une curieuse légende dévoile pourtant un coin de l'antique Eden. La belle fée Salica, princesse de l'Erve, donna son nom à Saulges, laissant à ses fils la force, le courage et l'espérance qui font sortir de l'âpre jachère des récoltes abondantes, et à ses filles la grâce qui séduit et la bonté qui fait aimer© Micberth
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