Vendredi 13 décembre 2024
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Par Angelus Référence : 2967 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0437-2 Nombre de pages : 156 Première édition : 1937 Reliure : br. Prix: 20.28€ |
Si plus aucun tambour ne résonne, si l'enceinte à créneaux flanquée de fortes tourelles et défendue par de profonds fossés de difficile abord a disparu, si les guetteurs et les gardes n'ont plus à défendre une forteresse imposante et redoutable, Sancerre conserve cependant le souvenir de son tumultueux passé. C'est sous l'impulsion et aux frais des Romains que fut accompli l'énorme travail de nivellement du sommet de Sancerre, établissant sur le roc nu une large plateforme de 115 mètres sur 60, base inébranlable de tous les ouvrages fortifiés qui se succédèrent là pendant seize siècles. Parce qu'elle avait subi des événements terribles, toute une région décida d'établir une cité conçue pour la durée, pour l'approvisionnement, pour la garde sûre de ses richesses, produits du terroir à dix lieues à la ronde et pour la protection de ses foires renommées, « telle l'aire de l'aigle, qui voit de haut, et de loin, et compte sur ses serres ! » L'instauration de l'hérédité des fiefs en 876 donna un essor extraordinaire au pays pendant sept cents ans. En 1190, lorsque Etienne Ier, comte de Sancerre, fut prêt à partir en croisade avec Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion, il affranchit de toute servitude les habitants, leur accordant les coutumes les plus libérales qui existaient alors dans toute la société féodale. Pendant six cents ans, jusqu'à la Révolution, la ville conserva le bénéfice de ce dernier don du comte qui ne revint jamais de son pèlerinage. Le grand hall de la forteresse accueillit des banquets pour lesquels les maîtres queux redoublaient de talent pour élaborer d'énormes plats, empruntant à l'architecture du temps leurs formes capricieuses : tourtes, pâtés, entremets s'élevaient en donjons et tours, avec terrasses, échauguettes, talus et remparts crénelés, en orée de bois avec animaux d'Orient, chameaux chargés, petits ânes, ou encore en nefs façonnées à voiles et cordages. Souvenirs qui durent hanter les habitants qui lors du siège de 1573, mouraient de faim, en contemplant depuis les remparts les richesses de la nature et les ressources de leurs fermes inaccessibles. Quand il n'y eut plus rien de vivant en ville, hors les personnes, les femmes s'ingénièrent à agrémenter les peaux de quelque nature que ce soit, afin que nos aïeux défendent « ces idées magiques de Liberté imprescriptible : droits de la conscience, de l'opinion, du libre arbitre, droit à la conservation de la vie et aux fruits de ses épargnes ».© Micberth
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