Dimanche 19 janvier 2025
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Par Victor Ménard Référence : 3026 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0505-8 Nombre de pages : 488 Première édition : 1897 Reliure : br. Prix: 64.91€ |
Trente ans après la fondation de l'église Saint-Jacques le Majeur et du prieuré, Guillaume le Conquérant conçut de bâtir la ville et le château de Saint-James, alors qu'après avoir réprimé plusieurs révoltes des Bretons, il devait recommencer la lutte contre le jeune duc Conan. En effet, si plusieurs châteaux avaient été édifiés sur la frontière, le pays restait encore découvert entre Chéruel et Saint-Hilaire. Il choisit pour l'emplacement de cette forteresse les environs du prieuré, afin de protéger cet établissement religieux qui lui rappelait la mémoire de son père et de son oncle. La ville fut alors convoitée ardemment et incessamment par les ducs de Bretagne qui voyaient en elle l'assurance d'entrer librement en France ; ainsi, notamment, Pierre Mauclerc fit preuve d'une ténacité notoire pour disputer la place à saint Louis. Puis, lors de la guerre de Cent Ans, Saint-James connut la période à la fois la plus intéressante d'un point de vue militaire et la plus lamentable de son histoire. Si pendant la première période de la lutte, la ville ne subit que durant quelques mois le joug de l'étranger, à l'époque de la défaite de Poitiers, au XVe siècle, la forteresse tomba au pouvoir de l'ennemi et ne recouvra définitivement son indépendance qu'au prix de longs et pénibles efforts. En 1424, la ville comptait à l'intérieur de ses murailles 277 feux et 1 328 habitants, chiffre considérable qui s'explique par le nombre conséquent de familles qui vinrent s'y réfugier, mettre à l'abri leurs personnes et leurs biens. Au moment du siège de 1426, la plupart des bourgeois de Saint-James s'expatrièrent pour se soustraire aux horreurs de la guerre et garder leur fidélité au roi de France, emmenant avec eux le commerce des draps et des toiles qui était depuis le XIIIe siècle très florissant. Les autres habitants, exposés à tous les hasards de la guerre, désertèrent aussi la cité, passant en Bretagne ou rejoignant leurs demeures de campagne. Pendant de longues années, le pays offrit le spectacle lamentable d'une ville presque déserte et de campagnes pillées par les bandes. Après l'annexion de la Bretagne à la couronne de France et le mariage de la duchesse Anne avec Charles VIII, Saint-James perdit une grande partie de son importance militaire, au point que les habitants de la châtellenie tentèrent de s'exempter de faire le guet du château. Lorsque la forteresse et ses remparts furent abattus, la cité ne joua plus aucun rôle militaire. Sous la Révolution, cependant, Saint-James et les communes voisines devinrent un centre de réaction contre la tyrannie terroriste et le théâtre d'événements exceptionnels.© Micberth
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