Mercredi 09 octobre 2024
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Par Alexis Chaperon Référence : 2952 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0422-8 Nombre de pages : 258 Première édition : 1913 Reliure : br. Prix: 32.45€ |
Si l'on en croit une légende locale, le premier édifice religieux élevé sur le territoire de Saint-Gingolph se trouvait dans le voisinage du hameau de Bret. Mais la chapelle et le village se retrouvèrent ensevelis sous les décombres provoqués par l'écroulement d'une montagne toute entière ; décombres qui formèrent le massif de la Chainiaz. Les habitants qui avaient pu échapper à la catastrophe se rassemblèrent alors près de l'embouchure de la Morge et y élevèrent une église qu'ils dédièrent à saint Gingolph, puissant et pieux seigneur de la Bourgogne, lâchement assassiné sur les ordres de son épouse infidèle, le 11 mai 760. Si la paroisse de Saint-Gingolph appartint de tout temps sans conteste au diocèse de Genève, la « tradition du calice » envers l'évêque de Sion se perpétua à travers les siècles, en tant qu'hommage respectueux de bon voisinage et symbole de religieuse confraternité. Au début du XIIe siècle, l'église de Saint-Gingolph relevait de la célèbre abbaye de Saint-Martin d'Ainay, à Lyon. La petite commune avait alors si peu d'importance qu'elle s'attacha à la défense de ses intérêts au-dedans et au dehors. Ses habitants cherchèrent constamment à élargir leurs libertés et leurs franchises octroyées par l'abbaye d'Abondance, à faire constater leurs coutumes par les seigneurs du lieu, par les bourgeois d'Evian et de la Tour-de-Peilz. Ils durent ainsi, en 1236, défendre leurs intérêts contre la communauté voisine de Novel au sujet de la propriété de la montagne l'Haut-de-Morge. Dans les années subséquentes, ils subirent aussi une succession de calamités : tremblement de terre, invasion de sauterelles, températures défavorables, récoltes manquées et enfin la peste qui, à cause des ravages épouvantables qu'elle causa fut appelée extra-mors. Mais le village connut aussi des heures plus heureuses, recevant à l'occasion des personnages importants. En 1788, le duc Amédée III et la duchesse Ferdinande de Bourbon tombèrent sous le charme d'une petite fille. Vingt-quatre ans plus tard, alors que, devenue une jeune femme elle se maria, sa majesté Victor-Emmanuel la dota de six cents francs, tenant ainsi la promesse qui avait été formulée par son père. Aux environs de 1877, du temps de sa puissance sous la troisième République, Léon Gambetta aimait venir à Saint-Gingolph, en voiture ou en bateau, se restaurer dans un hôtel réputé du village.© Micberth
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