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Par J.-Th. Layral et Jean de Laumière Référence : 3043 Date édition : 2014 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0522-5 Nombre de pages : 396 Première édition : 1909 Reliure : br. Prix: 52.74€ |
Alors que son aspect sauvage et ses abords difficiles semblaient destiner ce coin de terre à demeurer le séjour des bêtes fauves dans les broussailles d'une vallée ténébreuse, celui-ci est devenu, non sans miracle, le centre du culte de la Vierge Marie. Zachée, surnommé Amator s'y réfugia, érigea sous un rocher qui surplombe, un autel à la mère de Dieu et consuma ses derniers jours dans l'amour de Jésus et de Marie. De lui, le village tira son nom. Il devint le lieu du premier pèlerinage en l'honneur de la Vierge et reçut la visite des rois et des princes, des évêques et de saints illustres. Les papes honorèrent de faveurs insignes le glorieux sanctuaire dans lequel vinrent s'accumuler l'or, l'argent et les richesses du monde. Les peuples captivés par les innombrables miracles affluèrent pendant de longs siècles. Au VIIIe siècle, Roland, le paladin de Charlemagne serait venu à Rocamadour, offrant sa célèbre épée Durandal et la rachetant son poids d'argent pour aller combattre les Maures en Espagne. Puis, en 1166, alors que l'on creusait la fosse d'un habitant qui avait demandé à être enseveli à l'entrée de la chapelle, on découvrit le corps de saint Amadour qui fut alors exposé à la vénération des fidèles. Les miracles se multiplièrent et des points les plus éloignés de la France, de la Belgique, de l'Allemagne et de l'Espagne, des foules affluèrent. Des dons remarquables permirent de construire des édifices sacrés et d'élever les remparts et la citadelle qui protégeaient Rocamadour. Le sanctuaire fut régulièrement dévasté mais grâce à la piété et au dévouement des fidèles, il se releva toujours de ses ruines. Quand les Anglais s'emparèrent de Rocamadour, en 1369, ils respectèrent les édifices et les objets de grande valeur qu'ils renfermaient, rançonnant cependant les habitants et pillant la contrée. Á travers les siècles, les pèlerins illustres, « les Roland, les Plantagenêt, les saint Louis, les Montfort, les Engelbert, les saint Bernard, les saint Dominique, les Fénelon et tant d'autres », se conformèrent aux mêmes rites que les pèlerins pauvres qui arboraient la sportelle, véritable sauf-conduit qui les mettait à l'abri des agressions, tout au long de leur vaste périple. Puis vint l'attaque des huguenots, en 1562. Rien ne resta debout : le château fut démantelé, les hospices ruinés, les remparts renversés. La cité de Marie, naguère si glorieuse et si riche, n'offrit plus alors qu'un spectacle lamentable. © Micberth
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