Mercredi 11 décembre 2024
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Par Paul Adam Référence : 3295 Date édition : 2014 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0790-8 Nombre de pages : 198 Première édition : 1920 Reliure : br. Prix: 27.00€ |
Lorsque les Allemands s'approchèrent de Reims, « sur le visage de l'église latine surent-ils mesurer l'énergie opiniâtre, pendant dix siècles, pour, tant de fois, recomposer, dans ce sanctuaire fatidique, la patrie de Charlemagne, malgré toutes les invasions germaniques, scandinaves, anglaises, malgré la folie des seigneurs francs qui dotaient de provinces leurs filles unies aux gendres étrangers, ou qui, rebelles, s'alliaient avec l'ennemi, ou qui réglaient leurs partages de légataires sans souci de l'unité primitive ». Le 3 septembre 1914, les cavaliers germaniques descendirent et pénétrèrent dans la tristesse de la ville nocturne et déserte. Ils trouvèrent le silence. Durant six jours, les troupes impériales s'écoulèrent dans la ville jusqu'à ce que les chasseurs de France les expulsent. Les divisions allemandes s'établirent sur les coteaux au nord et à l'est de la ville et le 14 septembre, à l'aube, les obus de 150 éclatèrent dans la rue des Consuls, puis dans dix autres. Le martyre de Reims commençait. Les tirs germaniques furent savamment ajustés et touchèrent au but lorsque les combles de la cathédrale s'embrasèrent, la charpente, le plomb de la toiture et la porte du parvis alimentant l'incendie. L'ennemi retranché dans le fort de Witry, quadrilatère de moellons, de ciments durs et de terres comprimées, décida la destruction quotidienne de Reims et de ses glorieuses églises, sceaux magnifiques laissés par l'art des siècles romains, mérovingiens et capétiens, par la foi libératrice des croisades, par les évêques de Charlemagne, de Philippe Auguste, de saint Louis, et par Jeanne d'Arc et Charles VII. Ni les premiers obus de 150 envoyés le 4 septembre 1914 sur la ville évacuée par la retraite des troupes françaises, ni ceux qui fracassèrent les vitraux inférieurs des bas-côtés et du transept, qui frappèrent la Vierge de la Visitation, qui tuèrent ou mutilèrent les paroissiens, ni les derniers projectiles de 1918 qui décapitèrent le « beau Dieu » du transept nord et qui dispersèrent la statue de la religion chrétienne, ni les milliers de projectiles qui durant quatre années tragiques éraflèrent les façades, écornèrent les chapiteaux, défoncèrent les toitures, pilonnèrent les cent mille maisons de Reims, les brûlèrent et massacrèrent des familles entières ne détruisirent cette complète synthèse d'art et de souvenirs latins. En novembre 1919, vingt-cinq mille citoyens revenus dans leurs décombres reformaient leurs boutiques avec des lattes et des cartons.© Micberth
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