Vendredi 07 février 2025
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![]() | Par anonyme Référence : 3229 Date édition : 2013 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0720-5 Nombre de pages : 148 Première édition : 1911 Reliure : br. Prix: 20.60€ |
La ville haute de Provins fut autrefois le siège d'un établissement militaire dont l'origine demeure obscure. Fuyant l'invasion normande, des religieux de Saint-Benoît-sur-Loire, gardiens des reliques de saint Ayoul, martyr du VIIe siècle, vinrent les cacher dans le bois de châtaigniers, au pied de la forteresse. Une église s'éleva et devint un lieu de pèlerinage. Les châtaigniers furent abattus et une ville soudée à la ville haute se développa. Charlemagne envoya des Missi Dominici dans la cité qui possédait un hôtel des monnaies. Au seuil du Xe siècle, Provins apparaît comme une puissante forteresse du domaine royal. La ville changea alors de possesseur et, en trois siècles, atteignit une rare célébrité industrielle et commerciale. Les derniers Carlovingiens ayant attribué à leurs officiers la possession viagère de plusieurs comtés, ceux de Champagne et de Brie échurent, vers 936, à Herbert Ier qui fonda la première maison de Champagne, à laquelle succéda une deuxième maison créée par Thibaut le Tricheur. Délaissant Troyes, leur capitale, les comtes de Champagne choisirent Provins pour résidence favorite. Le petit-fils de Thibaut le Tricheur, fut le premier de ceux qui élevèrent la fortune de Provins. Il érigea plusieurs églises dont Saint-Ayoul, un hôpital, le palais des Comtesses de Blois et de Champagne mais surtout, il créa les célèbres foires. Son petit-fils, qui avait pour autre grand-père Guillaume le Conquérant, donna un nouvel essor à l'industrie et au commerce. C'est grâce à lui, qu'Abélard, l'amant d'Héloïse, en fuite de Saint-Denis, trouva refuge à l'abbaye de Saint-Ayoul. Sous le plus distingué des comtes, Thibaut le Chansonnier, les privilèges du commerce de Provins furent encore accrus et comblèrent la célébrité et la prospérité de la cité qui était alors au troisième rang des villes de France, après Paris et Rouen, et comptait 80 000 habitants. Grâce à lui, Provins devint la ville des roses, et de savantes réunions se tinrent dans son palais. Mais l'inévitable déclin d'une telle fortune se fit bientôt sentir. Les notables industriels refusèrent de payer les lourds impôts levés par Philippe le Hardi. Le maire, Guillaume Pentecôte, crut les calmer en allongeant la journée des ouvriers qui le mirent à mort. La vengeance armée du gouverneur de Champagne et de Brie, Edmond de Lancaster, ensanglanta Provins qui perdit ses privilèges. La population décrut ; l'industrie et la richesse émigrèrent.© Micberth
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