Dimanche 26 mars 2023
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![]() | Par Charles Bréard Référence : 2939 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0409-9 Nombre de pages : 144 Première édition : 1899 Reliure : br. Prix: 18.26€ |
Au XIe siècle probablement, un baron de Picquigny aurait détaché une partie de ses propriétés foncières pour la concéder à un de ses soldats à titre de fief perpétuel et transmissible, s'assurant ainsi les services de ce dernier. L'usufruitier du fief de Prouzel devint alors l'homme lige du vidame d'Amiens et l'obligation du service militaire s'imposa à lui. A la famille de Prousel succéda, dans des conditions demeurées obscures, la famille de Longroy, dont le premier membre à être seigneur de Prouzel fut Robert. Son fils Jacques lui succéda. Il jouit des faveurs de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur et s'illustra dans de nombreux faits d'armes. Il perdit la vie le 25 octobre 1415, face aux Anglais, réunissant six cents hommes qui furent massacrés jusqu'au dernier, dans un ultime élan pour tenter de sauver l'honneur de la chevalerie. Sous le règne de Louis XI, le village de Prouzel, comme de nombreuses localités voisines, subit les attaques de Charles le Téméraire, qui « passa à travers la Picardie comme un torrent pour la ravager », une partie de la population ayant pris la fuite et l'autre se retranchant dans les églises reconverties en forteresses. Puis, à partir de la fin du XVe siècle, la seigneurie de Prouzel passa aux mains d'une nouvelle noblesse de robe, qui succédait, comme partout dans le pays, à la vieille noblesse d'épée. Sur la liste des seigneurs de Prouzel figurent des personnalités remarquables à différents égards dont, notamment, Louis-Joseph Gaillard de Boëncourt, qui eut la mauvaise fortune de rencontrer la marquise du Deffand aux eaux de Forges, en juillet 1742. Avec causticité et ironie, la spirituelle et mordante amie du président Hénault dressa dans sa correspondance un portrait peu flatteur du magistrat, dont le nom resta dans la postérité, comme étant tout à la fois celui du père du chevalier d'Etalonde, « jeune étourdi qui fut condamné à partager le supplice du chevalier de La Barre, en 1766 » et du premier magistrat du tribunal qui traita l'accusé avec une rigueur implacable. Le jugement ayant été anéanti par le décret de la Convention nationale du 15 novembre 1793, le chevalier qui avait trouvé refuge en Prusse et bénéficié du soutien de Frédéric II grâce à Voltaire, rejoignit sa famille sur les terres de Prouzel, après trente ans d'exil.© Micberth
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