Mercredi 09 octobre 2024
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Par Raoul Van der Kemp Référence : 3542 Date édition : 2019 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-1062-5 Nombre de pages : 166 Première édition : 1928 Reliure : br. Prix: 21.00€ |
Il est en Basse-Bretagne une presqu'île dont la côte déchiquetée s'avance au sein même de la rade de Brest. Ses 4 682 hectares de superficie constituent la commune de Plougastel-Daoulas. Élevée au centre où sont massées, autour du clocher de granit, les quelques maisons du bourg, la presqu'île descend en pentes rapides vers la rivière de Landernau ou Élorn, au nord et la rivière de Daoulas, au sud. Les collines succèdent aux vallons sillonnés de chemins creux, caractéristiques de la Bretagne armoricaine. Les paysans ont fait du sol une terre franche en employant à fortes doses les engrais organiques : fumier de ferme et engrais marin. Ils y ajoutent un amendement calcaire qu'ils peuvent se procurer à relativement bon marché, grâce à la proximité de la mer, riche en débris coquilliers. La nature du sol ainsi corrigée, ils y ont entrepris des cultures lucratives, favorisées par la douceur du climat. Nombre de primeurs et en particulier le fraisier y fructifient particulièrement bien. On raconte que les Plougastels seraient d'une race autre que leurs voisins. Jadis, les marins de Barcelone, Valence, Malaga ou Cadix venant pêcher la morue dans les eaux bretonnes auraient échoué leurs barques sur le sable de cette côte pour y demeurer à jamais. Nombre d'éléments accréditent cette assertion : couleurs chatoyantes des costumes, noms caractéristiques de certains sites naturels, matité du teint, éclat des yeux ou encore foncé des cheveux. La coutume voulait que les mariages n'aient lieu qu'à deux époques de l'année : la semaine avant la fête des Rois et la semaine précédant le Mardi gras. Vingt ou trente mariages étaient bénis le même jour. Les invités, en nombre imposant, arrivaient à l'hôtel et se rangeaient autour de longues tables étroites. On apportait les plats où chacun prenait son morceau qu'il mangeait sur le pouce et la fête se terminait par la danse de la gavotte. Tandis que partout en France, on déplore une raréfaction de la main-d'œuvre, le paysan de la presqu'île cultive son exploitation aussi facilement que par le passé grâce à l'existence d'une importante cellule familiale. Aux hommes travaillant aux champs se joignent les femmes qui s'occupent particulièrement des travaux exécutés à la main. L'aïeule seule reste à la maison pour préparer les repas et prendre soin des enfants qui débutent très jeunes dans la carrière qui sera leur vie et où le savoir se mesure aux années de pratique.© Micberth
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