Vendredi 02 juin 2023
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![]() | Par Émile Sarot Référence : 3075 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0555-3 Nombre de pages : 170 Première édition : 1914 Reliure : br. Prix: 24.34€ |
Le fief de Pirou et le comté-haute-justice de Créances sont étroitement liés d'un point de vue historique, surtout dans les derniers siècles de l'Ancien Régime, et notamment par la parenté rapprochée, et même parfois l'identité absolue, de leurs seigneurs. Une légende des plus cocasses raconte qu'un des premiers seigneurs de Pirou se serait transformé en oie, comme toute sa garnison, pour échapper au siège des envahisseurs scandinaves ou normands. La formule magique pour reprendre apparence humaine fut oubliée et les volatiles furent ainsi condamnés à survoler périodiquement le donjon à jamais perdu. Un fief aussi important possédant un château aussi formidable ne pouvait avoir que des maîtres distingués. Il y eut d'abord la famille de Pirou, qui avait pris le nom de la paroisse sur laquelle ses membres firent construire une redoutable forteresse grâce notamment à son étrange et rare système de défenses concentriques pivotant autour du donjon central, destiné à pallier les inconvénients de la platitude du terrain. En 1294, Jean de Pirou, par une charte royale, bénéficia d'une augmentation considérable du fief primitif. Puis quand les Anglais s'emparèrent de la Normandie, le maître des lieux d'alors, Thomas du Bois, refusa de se soumettre aux envahisseurs, ce qui entraîna la confiscation de son domaine de Pirou qui fut remis à un de leurs partisans français. Si sa célèbre forteresse demeure un des principaux attraits de Pirou, il est plus difficile de découvrir les traces de l'ancien château seigneurial de Créances. Les vestiges d'un édifice hétéroclite demeurent cependant. L'auditoire de l'ancienne haute justice de Créances et son accessoire nécessaire, la prison, ont fonctionné encore bien après que le château, son colombier et sa chapelle, furent détruits. Vers 1650, en effet, les seigneurs ayant réuni à leur fief principal, l'arrière-fief de Bellée, délaissèrent leur demeure peu confortable, pour s'installer dans le très attrayant manoir, récemment bâti et décoré selon le style à la mode au XVIIe siècle que comptait leur nouveau domaine. Ce fut le premier seigneur de Créances, Turstin-Haldup de La Haye, baron de la Haie-du-Puits, qui fonda l'abbaye de Lessay, en 1040, lui laissant entre autres donations l'église de Créances, avec ses dîmes diverses. Certains voient dans les mœurs à la fois laborieuses et vagabondes, dans les habitudes maraîchères et commerciales des Créançais, la justification de la tradition qui les feraient descendre de l'équipage - promptement apprivoisé par les belles indigènes de la région - d'un navire venant du sud.© Micberth
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