Mardi 17 septembre 2024
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Par Edouard Dangu Référence : 3225 Date édition : 2013 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0713-7 Nombre de pages : 142 Première édition : 1913 Reliure : br. Prix: 18.40€ |
Dès le milieu du XIe siècle, les seigneurs de Pierrefonds figuraient parmi les comtes du royaume. Nivelon Ier joignait un grand crédit à ses immenses possessions. Capable de lever plusieurs corps de troupes et de vassaux, il était craint de ses voisins et du roi lui-même. En 1060, il remplaça une chapelle fort étroite située au bas de son puissant donjon, par une église collégiale à l'usage des habitants placés sous sa protection, et dédiée à saint Sulpice. Á la mort de son petit-fils, Drogon, vers le milieu du XIIe siècle, la châtellenie de Pierrefonds était parvenue à son plus haut degré de splendeur et comprenait cent quatre-vingt-huit bourgs, villages, hameaux et manoirs. Dès 1181, Philippe Auguste avait conçu le projet d'anéantir la seigneurie et, à l'extinction de la maison de Pierrefonds, il en acquit différentes parts. L'un de ses premiers actes fut de confirmer la charte de commune accordée par Louis VII en 1147. Le château qui avait été construit au XIe siècle sur le plateau du rocher fut souvent visité par les rois lorsqu'ils venaient chasser dans les forêts de Cuise et de Villers-Cotterêts. Saint-Louis, Philippe le Hardi, Philippe le Bel, Philippe V, Philippe VI et Charles V y séjournèrent. Possesseur en apanage du duché de Valois dont faisait partie Pierrefonds, Louis d'Orléans, prévoyant les guerres qui devaient éclater quelques années plus tard entre les Bourguignons et les Armagnacs, souhaita établir au milieu de ses places fortes un point de concentration et de ralliement où il trouverait toutes les commodités et le luxe qu'exigeaient ses goûts fastueux. Pierrefonds, qui pouvait être mis en communication avec les villes d'alentour, était un lieu admirablement choisi. Le château dont Viollet-le-Duc disait : « Comme construction, rien ne peut rivaliser avec le donjon », fut alors édifié. Louis d'Orléans, aveuglé par l'ambition, ne craignit pas de financer les travaux en prélevant un impôt supplémentaire sous prétexte d'une guerre avec les Anglais, et en s'emparant par la force du trésor. La forteresse résista vaillamment à de nombreux sièges durant un peu plus de deux siècles, jusqu'à ce que Richelieu décide d'anéantir ce refuge toujours ouvert au brigandage et à la rébellion. Une lettre patente de Louis XIII, le 16 mai 1617, ordonna son démantèlement mais les vieilles et robustes murailles opposèrent une telle résistance que les démolisseurs durent abandonner la tâche. Le temps semblait avoir raison de la forteresse, lorsque Napoléon Ier, puis Napoléon III, reconnaissant son importance historique et architecturale, la sauvèrent : le premier en fit une propriété nationale ; le second entreprit sa restauration.© Micberth
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