Mardi 15 octobre 2024
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Par l'abbé Adrien Guillet Référence : 2957 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0427-3 Nombre de pages : 154 Première édition : 1939 Reliure : br. Prix: 20.28€ |
Le pays de Bellême connut des guerres continuelles sous les Talvas, au début de la féodalité. Privé de sa noblesse disparue dans des combats terribles et trop fréquents, il était considérablement affaibli quand il revint aux comtes du Perche. Ces derniers eurent aussi à soutenir de rudes combats mais, d'un tempérament plus modéré que celui de la famille de Bellême, qui compta dans ses rangs notamment, Robert le Diable, ils purent ramener le calme dans les esprits irrités par la tyrannie et la dureté des anciens châtelains. Pendant le XIIe siècle, le Perche, ouvert de tous côtés à l'invasion, prit une bonne part dans la défense nationale, en particulier grâce à ses forteresses dont celle de La Perrière était une des plus considérables. Quand Louis IX dut, soutenu par sa mère Blanche de Castille, combattre Pierre Mauclerc qui avait résolu de renverser le jeune monarque, la bâtisse ne chercha pas à résister et ouvrit largement ses portes au roi dont elle reconnaissait l'autorité. La tradition veut qu'à cette époque, saint Louis et sa mère aient fait leurs dévotions dans la chapelle du château dédiée à saint Étienne. Puis vinrent les jours les plus sombres de l'histoire locale avec la domination anglaise lors de la guerre de Cent Ans. Thomas de Montages à qui Henri V avait donné le comté du Perche en récompense, fit raser la forteresse en 1429, avant son départ pour le siège d'Orléans, se croyant incapable de la garder en son pouvoir, face aux seigneurs percherons qui préféraient tout perdre, plutôt que de prêter serment au roi d'Angleterre. Cette destruction n'empêcha pas, un siècle plus tard, Henri d'Albret et Marguerite de Valois, usufruitière des terrains, de vouloir asservir les habitants à la garde du château démoli. S'insurgeant contre « le comble du ridicule et l'effet du plus odieux despotisme de vouloir les arracher à leurs travaux journaliers, pour aller, sentinelles désœuvrées, veiller à l'entour de quelques informes décombres », les habitants en appelèrent au Parlement de Paris qui débouta Henri d'Albret de ses extravagantes prétentions. Sur l'emplacement du château fut fondé le collège de La Perrière, le 14 mai 1607, par Jean Dadré, illustre théologien natif de la commune et député aux États de la Ligue. Il subsista jusqu'à la Révolution, alors qu'il était tenu par le prêtre Beaumont qui se jeta dans les idées de l'époque, se maria et devint père de famille, et l'abbé Daigneau qui, lui, préféra s'exiler pendant la tourmente.© Micberth
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