Dimanche 09 février 2025
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![]() | Par Émile Salomon Référence : 3488 Date édition : 2018 Format : 20 X 30 ISBN : 978-2-7586-1007-6 Nombre de pages : 414 Première édition : 1928 Reliure : br. Prix: 63.00€ |
Si les Romains ont laissé d'incontestables traces de leur passage à Pérouges et plus encore à Meximieux, la plus lointaine figure qui se dégage dans le passé de la cité est celle du chevalier croisé Guichard d'Anthon. En 1100, il reçut Pérouges en fief du comte de Forez. Lorsqu'en 1173, Guy de Forez et son fils cédèrent à perpétuité à l'Église de Lyon, tout ce qu'ils possédaient au-delà du Rhône et le château de Pérouges, Guichard II tenta de s'opposer mais, reculant devant l'excommunication, il déposa les armes et se reconnut vassal de l'archevêque de Lyon. Par le traité de Saint-Vallier, Pérouges passa au Dauphin de Viennois qui accorda une première charte de franchises à la ville le 1er janvier 1329. Lorsque Amédée VI, comte de Savoie, devint seigneur de Pérouges, il désigna Henri de la Balme comme premier châtelain en 1356. En 1537, c'est Guillaume Turrel qui devient châtelain, au nom de François Ier, roi de France ; puis par le mariage de Marguerite de Valois, sœur d'Henri II, avec Emmanuel-Philibert, la cité connut sa dernière domination des ducs de Savoie. Le 17 janvier 1601, le traité de Lyon mit fin aux guerres dont Pérouges fut si longtemps le théâtre. La vieille cité rentra avec toute la Bresse et le Bugey dans le royaume de France. Une ère nouvelle s'ouvrit et moins d'un demi-siècle plus tard, elle était en pleine prospérité. Quand l'abbé Favre-Mollod fut nommé curé de Pérouges, en 1747, l'ermitage de Notre-Dame de Grâce était habité et les églises de Saint-Georges et de Sainte-Marie-Madeleine étaient intactes avec toutes leurs chapelles ; leurs fondations étaient suffisantes pour assurer leur avenir. Á sa mort, trente-six ans plus tard, il ne restait que l'église Sainte-Marie-Madeleine amputée de plusieurs chapelles, les corporations les plus florissantes étaient dissoutes et des procédures incessantes avaient assuré l'aisance de tous les gens de loi de la province. Par ailleurs, la construction de la nouvelle route avait favorisé Meximieux aux dépens de Pérouges. La brillante prospérité du siècle précédent n'était qu'un souvenir déjà confus et les voies de la Révolution étaient ouvertes devant l'orgueil et l'intrigue, victorieux de la justice. Il y eut quelques fortes têtes, mais la municipalité ne dénonça pas, lors de son passage, Antoine de la Chapelle, châtelain de la Rouge. Pour le préserver des dangers possibles, on inscrivit même à l'usage des sans-culottes voisins un certificat de civisme. Un révolutionnaire insultant saint Eutrope dont il jetait au brasier la statue et auquel on attribuait le pouvoir de « dégonfler », enfla si fort, dit-on, qu'il mourut sur le champ.© Micberth
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