Vendredi 29 mars 2024
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Par Eugène Liot Référence : 3449 Date édition : 2016 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0963-6 Nombre de pages : 148 Première édition : 1893 Reliure : br. Prix: 19.00€ |
Au VIIIe siècle, toute la population du village prenait part aux affaires de la paroisse, aux réunions et aux délibérations ; seuls les mendiants et les serviteurs à gages en étaient exclus. Les habitants intervenaient toutes les fois qu'il y avait une décision à prendre, quelle qu'en fût la nature et l'acte était rédigé au nom personnel des individus qui y avaient pris part. Contemporaine des abbayes de Saint-Étienne et de Sainte-Trinité de Caen, l'église fut édifiée au XIIe siècle, puis transformée en véritable forteresse grâce à l'établissement sur l'abside d'une plateforme destinée à recevoir de l'artillerie. Elle servait de défense à l'embouchure de l'Orne, et à ce titre, elle fut une préoccupation fréquente pour les paroissiens et l'abbesse de la Sainte-Trinité à qui appartenaient le patronage et les dîmes. Cette dernière possédait également la juridiction civile et criminelle. Elle séjournait quelquefois dans sa maison de campagne d'Ouistreham et lorsqu'elle s'y rendait, ses vavasseurs étaient tenus d'aller au-devant de la dame sur des chevaux ferrés aux quatre pieds, l'épée au côté et portant des gants blancs. Les habitants lui versaient des redevances de trois espèces : des rentes en argent, des rentes en grains et des regards qui le plus souvent consistaient en volaille, en gibier sauvage ou en poisson. L'abbesse de Caen ou ses gens bénéficiaient de divers privilèges, dont celui d'acheter le poisson avant quiconque. Certaines redevances se payaient toujours à la même époque : les poules, les chapons et les pains à Noël, les œufs à Pâques et les moutons à l'Ascension. Au temps de la domination des rois normands en Angleterre, le bourg devint un grand port de communication entre le royaume et le duché, constituant un entrepôt important pour le commerce maritime. Au XIIe siècle, il recevait des cargaisons de vin de Saintonge et on y expédiait des marchandises diverses pour l'Angleterre. La France étant la puissance la plus menacée sur ses côtes, il fallut établir sur le bord de la mer des redoutes dont l'une à Ouistreham « pour croiser ses feux sur les passes de l'entrée de la rivière de l'Orne ». Malheureusement, les batteries étaient souvent mal armées et mal entretenues. En 1763, le commissaire ordinaire des guerres du département constatait que celle d'Ouistreham ne possédait ni poudre, ni cartouches, ni balles, ni pierres à fusil. Un an auparavant, le sergent garde-côte Michel Cabieu commettait son acte de bravoure qui fit battre en retraite les Anglais. Il incita plus tard le général Hoche à lui remettre ses épaulettes et son épée, puis Napoléon Ier à doter sa fille de 600 francs.© Micberth
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