Mercredi 11 décembre 2024
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Par Amédée de Caix de Saint-Aymour Référence : 3316 Date édition : 2014 Format : 20 X 30 ISBN : 978-2-7586-0811-0 Nombre de pages : 440 Première édition : 1917 Reliure : br. Prix: 68.00€ |
En 1917, Noyon présentait les blessures causées par le passage des Allemands en août et septembre 1914 : le pont de pierre qui datait du règne de Louis XV, détruit par l'arrière-garde anglaise, était remplacé par une étroite passerelle de fer, quelques maisons conservaient les traces des bombes du 12 septembre et les affiches posées par la municipalité pour désigner les abris indiquaient que toute crainte des zeppelins et des avions n'avait pas disparu. Le mont Ganelon empreint de nombreuses légendes qui se racontaient jadis durant les veillées dans les villages alentour, fit partie de la ligne fortifiée qui pendant trois ans servit de barrière à l'envahisseur et protégea Paris. Les terrains au nord de ses dernières pentes présentaient encore les premiers vestiges des tranchées et des réseaux de fils de fer barbelés. Aux mains des soldats français depuis la bataille de la Marne, Ribécourt subit régulièrement les obus ennemis. Son château, construit dans le troisième quart du XVIIIe siècle par le chevalier de Raray, fut détruit et la mairie n'était plus qu'un amas de gravois. Dreslincourt, de l'autre côté de la ligne de démarcation, était au contraire sous la domination de l'ennemi. Le domaine qui appartint autrefois aux maisons nobles de Roye et de Humières, qui possédait un manoir féodal, souffrit énormément de l'invasion. Dès leur arrivée le 30 août 1914, les cavaliers allemands prirent le maire comme otage et l'obligèrent à dormir à la belle étoile sur une botte de paille, tandis que leur général investissait le château qui plus tard fut incendié. L'église quant à elle fut saccagée et profanée. De Noyon à Nesle, tout n'était que désolation. Solante, Balâtre, Champien, Rethonvillers, Biarre étaient des villages totalement dévastés. Aussi, l'arrivée à Nesle était-elle presque une consolation. Le clocher de l'ancienne collégiale Notre-Dame, édifice roman à trois nefs avec une curieuse crypte du XIe siècle, était encore debout. Le centre de la petite ville, qui jadis était le chef-lieu d'une grande seigneurie englobant tous les pays d'alentour, avait gardé son aspect d'avant-guerre, épargné disaient certains par la bienveillance d'un commandant allemand qui aurait désobéi aux ordres de destruction systématique. La sauvegarde de Noyon suscita maintes réflexions et de nombreuses hypothèses plus ou moins farfelues furent avancées : certains évoquèrent le respect de la ville natale de Calvin, quelques-uns mirent en avant le souvenir de Charlemagne, d'autres encore estimèrent que l'humidité ambiante avait rendu inoffensives les mines posées par l'ennemi.© Micberth
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