Dimanche 13 octobre 2024
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Par Joseph Marquay Référence : 3053 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0532-4 Nombre de pages : 464 Première édition : 1938 Reliure : br. Prix: 60.85€ |
Vers 860, les Normands remontant le cours de la Vézère pillèrent Terrasson et probablement ce qui existait de Montignac. Pour chasser ces pirates, Charles le Chauve nomma alors comte de Périgord, un de ses parents, Wilgrin, à qui certains attribuent la construction du château de Montignac. Pour d'autres, ce vieux repaire féodal qui avait pour vocation de commander la vallée, serait l'œuvre d'un de ses descendants. La masse de la forteresse, les tours, les remparts, dans une position presque inexpugnable valurent à Montignac, dès le Xe siècle, une réputation de premier ordre. Les habitants des villages voisins vinrent chercher abri et protection auprès du château bâti sur un rocher où coulaient de nombreuses sources. Le bourg était aussi un port de commerce avec des quais situés face à la Pègerie, où débouchait, dit-on, un souterrain qui permettait de s'échapper de la forteresse en cas d'attaque. Au XIe et au XIIe siècle, la guerre contre les Albigeois, l'infiltration anglaise, l'insubordination des seigneurs jetèrent une si lamentable confusion que ni le roi de France, ni les armées de Simon de Montfort, l'adversaire des Albigeois, ne surent réparer les dégâts commis à Montignac ; seule, l'arrivée de nouveaux apôtres populaires, les cordeliers, semble avoir su rétablir l'ordre dans la vie religieuse de la cité. Après les dévastations de la guerre de Cent Ans, puis le départ des huguenots, la ville vit défiler en ses murs, au printemps 1594, les croquants, paysans révoltés contre la taille, les vexations des seigneurs et des gens de guerre, qui, les armes à la main, revendiquaient leurs droits. Le sang ne fut cependant pas versé à l'occasion des manifestations de ces malheureux qui réclamaient un peu plus de justice. Il ne le fut pas non plus pendant les troubles de la Fronde, mais les habitants subirent les durs hivers, les années de disette, les pestes épidémiques, les inondations de la Vézère, le recrutement militaire. Á l'aube de la Révolution, les deux curés de Montignac constituèrent une antithèse frappante. Dissemblables dans leurs attitudes religieuses, ils se rapprochaient toutefois par leur influence sur la population et leur action. Celui qui fut le plus digne et le plus droit mourut dans l'oubli ; l'autre devint légendaire. Pour ses amis les pauvres, l'abbé Noël vidait son vestiaire et son porte-monnaie, et si trop de pénitents se présentaient en même temps, il procédait sans hésitation, à une confession collective et à main levée.© Micberth
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