Dimanche 19 janvier 2025
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Par M. de Beauvais de Saint-Paul Référence : 3143 Date édition : 2012 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0626-0 Nombre de pages : 474 Première édition : 1837 Reliure : br. Prix: 62.88€ |
Mondoubleau a pris part à tous les désastres qui ont affligé pendant plusieurs siècles la province du Maine. Son château, un des plus fortifiés de ces temps reculés, formait, avec Montmirail, Saint-Calais et Trôo, autant de places fortes opposées aux forteresses de Châteaudun, Freteval et Vendôme, qui défendaient les frontières du Danois et du Vendômois. Durant les XIe et XIIe siècles, Mondoubleau subit successivement la loi d'Henri Ier et Henri II, rois d'Angleterre. Quand les Anglais revinrent au XVe siècle, le château essuya et soutint deux sièges, alors que Jean de Courcillon en était gouverneur et logeait dans une maison devant le pont-levis qui porte encore son nom. Puis au temps de la Ligue, la cité devint la demeure d'un ministre protestant dont le prêche était au Temple, paroisse à une lieue de la ville. L'hérésie s'étendit, se propagea dans le pays et y fit de nombreux et ardents prosélytes. Les troubles de la Fronde qui amenèrent aussi la guerre civile, prirent leur source dans les mécontentements contre la cour et dans la haine portée à la trop grande puissance du cardinal Mazarin. Michel Denyau, notaire à Mondoubleau, écrivait à l'époque au seigneur de la Popelinière, pour se plaindre de la ruine que la gendarmerie causait au pays. Le protestantisme qui avait fait tant de partisans à Mondoubleau, laissa dans la ville des semences de liberté, d'indépendance et de révolte qui se développèrent plus tard chez ses habitants dont le caractère naturellement fier, hardi et prompt à se mutiner leur valut, bien avant la Révolution, la qualification précoce de républicains. La marquise de Créquy les jugeait même « curieux à mal faire ». Mondoubleau célébra avec éclat la prise de la Bastille : les officiers municipaux assistèrent à une grand'messe terminée par un Te Deum, cantique obligé à tous les triomphes passés, présents et futurs, puis le maire, droit et ferme sur un baquet retourné qui lui servait d'estrade, comme un sénateur romain sur sa chaise curule, harangua la multitude et fit du mieux qu'il put l'apologie de la glorieuse journée du 14 juillet. L'ambiance changea bientôt radicalement, mais ne fit pas craindre aux demoiselles Lebègue, marchandes de modes fort en crédit, d'exposer leur vie sous la Terreur, pour sauver celle de prêtres proscrits qu'elles abritèrent mystérieusement : leur magasin ouvert à tout venant pendant le jour, se transformait la nuit en une modeste chapelle où la messe était dite secrètement, aux risques et périls du célébrant et de ses deux acolytes.© Micberth
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