Mercredi 11 décembre 2024
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Par Maurice Lecomte Référence : 3238 Date édition : 2013 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0729-8 Nombre de pages : 288 Première édition : 1910 Reliure : br. Prix: 38.32€ |
Il est probable que Melun dont l'existence au temps de César est certaine, était déjà sous les Gaulois le chef-lieu d'un pays qui devint sous les Romains un district administratif. La cité, à l'étroit dans l'île, s'est étendue dans les terrains d'alluvion dits « la Varenne ». Elle avait ses thermes, quelques autels dédiés à Hercule, à Mercure ou à la déesse Isis, des arènes, une vaste nécropole et même un atelier de fausses monnaies. Vers 494, Clovis s'empara de la ville et la donna à son fidèle Aurélien qui, sans violence, prit la place du fonctionnaire romain. Melun et son pagus furent ensuite disputés entre les fils et les petits-fils du souverain et firent successivement partie de plusieurs royaumes. A la fin de l'époque carolingienne, la destruction de la ville était à peu près complète et la population ruinée. Lorsque, grâce aux Normands qui l'avaient ravagée à deux reprises, elle fut enfin rendue au roi Robert « vraiment pieu et débonnaire », le monarque résolut d'y séjourner et ses successeurs, confiants dans sa forte situation, s'établirent assez fréquemment dans son château. La ville bénéficiant de ces séjours, se reconstruisit et s'accrut surtout sur la rive droite de la Seine. De multiples paroisses qui devinrent autant de nouveaux quartiers furent bâties. Les premiers Capétiens s'appliquèrent à maintenir Melun et sa région dans le domaine royal et jusqu'au XVIe siècle, le comté fut presque toujours compris dans le domaine des veuves des rois de France. Lorsqu'Henri V, roi d'Angleterre, entreprit le siège de la ville et de son château, 600 ou 700 combattants rassemblés sous les ordres de Barbazan se retranchèrent, après avoir détruit l'abbaye de Saint-Père qui était d'une défense difficile et pouvait être utile aux assiégeants. Les Bourguignons occupèrent les hauteurs du Nord ; les Anglais, la plaine de la Varenne. 20 000 hommes investirent la ville. Durant cinq mois, malgré les privations en tout genre, les défenseurs de Melun furent héroïques. La place dut cependant se rendre et Henri V fit incarcérer à Paris un grand nombre de notables habitants. Barbazan fut soumis à la torture et le moine dom Simon, un des plus adroits arbalétriers, fut décapité. Henri IV installa plus tard sa cour à Melun et y fit frapper sa monnaie, puis la ville de Paris lui ayant ouvert ses portes le 22 mars 1594, il n'y séjourna plus guère, se contentant de passer lorsqu'il se rendait à Fontainebleau qui l'attirait par ses chasses. Á la fin du XVIe siècle, les habitants furent cependant les témoins de ses adieux à Gabrielle d'Estrées, sur le port de la ville.© Micberth
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