Mardi 15 octobre 2024
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Par Henri Beauchet-Filleau Référence : 3038 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0517-1 Nombre de pages : 242 Première édition : 1890 Reliure : br. Prix: 32.45€ |
Comme Niort et Saint-Maixent, Melle était encore une place forte dans les premières années du XVIIe siècle. Ses habitants étaient alors enserrés par une ceinture de fossés, de murailles et de tours. L'église Saint-Hilaire, sise en dehors des remparts, était le siège d'un prieuré de l'ordre de Saint-Benoît, dépendant de l'abbaye de Saint-Jean d'Angély depuis le milieu du Xe siècle et qui fut probablement comprise dans la donation des églises placées au-dessous du château de Melle que firent à cette abbaye, en 961, Guillaume Tête d'Etoupes, comte de Poitou et son fils. Elle était alors bâtie en bois et fut reconstruite au XIIe siècle. Dès 1730, le service divin n'y était plus célébré que le jour de Pâques, le jour de la fête patronale et le 2 novembre, l'exercice du culte se faisant à Saint-Savinien, plus proche des fidèles, depuis déjà longtemps. Déshéritée et menaçant ruine, elle dut sa rédemption à la sollicitude éclairée de M. Segretain. L'église Saint-Savinien, qui conserva dans ses murs le souvenir du fameux jugement des bûchettes, tomba, quant à elle, au rang de prison. Atteinte d'abord par la guerre anglaise, la cité de Melle fut rudement frappée par les guerres de Religion qui désolèrent la seconde moitié du XVIe siècle. Maintes fois prise et reprise de 1569 à 1577 par le duc d'Anjou, par du Lude, par le duc de Montpensier, par le capitaine Bonnet, par La Rochefoucauld et par La Trémoille qui mourut sous ses murs, elle vit brûler ou dévaster tous ses édifices religieux. C'est la Croix-Guignon, point d'intersection des routes de Poitiers à Saintes et de Niort à Limoges, qui fut le théâtre de la mort de Louis III de la Trémoille au moment même de la reddition de cette place qu'il assiégeait depuis quelques jours ; la tradition veut que ce seigneur dit au moment où le boulet du canon l'atteignait : « Messieurs nous aurons du guignon », donnant ainsi son nom à la croix. Vers 1613, les capucins furent envoyés à Melle par Mgr de la Rocheposay, évêque de Poitiers, pour y combattre le protestantisme, auquel s'étaient convertis la plupart des Mellois. Parmi ses personnages illustres, la ville compte Charles-Jean-Henri Aymé, qui tenta d'arracher Louis XVI à l'échafaud et sut ramener au calme la population lors de la révolution de 1848. Pierre Frottier, pour se mettre à l'abri de la vengeance des Bourguignons fit édifier la tour Melzéar, magnifique échantillon d'architecture militaire et fut de ceux qui permirent le sacre de Charles VII.© Micberth
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