Vendredi 29 mars 2024
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Par Albert Grosse-Duperon Référence : 3359 Date édition : 2015 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7986-0865-3 Nombre de pages : 514 Première édition : 1900 Reliure : br. Prix: 59.00€ |
René Pitard était lieutenant général criminel, enquêteur au duché de Mayenne et remplissait les fonctions de président du grenier à sel de Mayenne à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle. Sa fortune était grande et sa situation était prestigieuse dans le duché, lorsque, déjà sur le retour, il épousa en secondes noces la jeune Jeanne Héliand. A cette époque, le vieil hôpital du Saint-Esprit, situé au bout du pont du château, était desservi par des filles et des veuves pieuses qui « se donnaient avec leurs biens au service des pauvres malades ». Leur vertu n'avait probablement pas été toujours irréprochable car le règlement stipulait que le service de la chambre des hommes devait être fait, tour à tour par chacune d'elles, pendant un mois. La volonté de fonder le couvent du Calvaire répondit à des motifs différents de la part de René Pitard et de son épouse. L'un y vit un moyen de se mettre en faveur auprès des hauts personnages qui s'intéressaient au développement de la congrégation des calvairiennes et notamment du père Joseph, bras droit de Richelieu ; l'autre n'avait qu'un but religieux et aurait préféré les filles de Sainte-Claire, qui vivaient dans une pauvreté très éloignée des origines fastueuses des calvairiennes issues de Fontevraud. Le 24 juillet 1623, René Pitard exposa ses intentions à « la plus grande et la plus saine partie des ecclésiastiques, officiers et manants des paroisses de Notre-Dame et de Saint-Martin de Mayenne », réunie à sa demande par le juge général civil et criminel du duché : il offrait sa métairie de Saint-Antoine et 20 000 écus pour la construction du couvent (somme qui pouvait être complétée si besoin), à la condition qu'aucune autre fondation n'existe sur les deux paroisses. L'assemblée accepta à l'unanimité cette proposition. Dès le mois d'octobre 1624, six religieuses furent choisies et dans l'attente de la construction du couvent, elles furent hébergées dans un hospice provisoire. La mort de Jeanne Héliand et la perdition de René Pitard dans de nombreuses aventures galantes obligèrent les religieuses du Calvaire à dépenser leurs dots pour achever leur monastère. Le 3 novembre 1629, elles purent enfin s'y installer, après l'achèvement de la chapelle et d'une aile du couvent. La cohabitation avec la population de Mayenne engendra maints ennuis et procès, notamment pour l'établissement du chemin du Calvaire. Puis, la paix installée, le monastère prit un essor rapide. Le nombre des religieuses augmenta et leurs dots furent employées à des acquisitions et des constitutions de rentes. Vingt-deux religieuses y professaient en 1790.© Micberth
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