Lundi 16 septembre 2024
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Par Louis Benoist Référence : 3131 Date édition : 2012 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0614-7 Nombre de pages : 110 Première édition : 1884 Reliure : br. Prix: 15.21€ |
Dès les premiers temps de la monarchie française, May était le siège d'une juridiction importante. Son juge avait le titre de premier gruyer du Valois et tenait ses audiences dans la plaine du Jarrion, en plein champ, entre six gros ormes, au milieu d'un concours considérable de population. Le château de May a toujours appartenu aux rois ou à des seigneurs très puissants. Le duc d'Orléans, frère de Charles VI, le fit rebâtir à la fin du XIVe siècle et l'édifice soutint plusieurs sièges, pendant les troubles du règne de Charles VI, pour la cause du parti d'Orléans. Cette maison forte fut abandonnée dès le XVIIe siècle et une ferme en occupa les dépendances presque aussitôt. La seigneurie appartenait pour moitié à l'abbaye de Jouarre. L'autre moitié dépendait de la famille de Girème dont quelques membres s'illustrèrent à travers les siècles. Le 30 septembre 1569, eut lieu l'adjudication de la seigneurie de May au profit de René Baillet. L'abbesse était alors Charlotte de Bourbon, fille du duc de Montpensier, qui, quelques années plus tard, s'échappa du couvent, embrassa le calvinisme et épousa Guillaume d'Orange, duc de Nassau, surnommé le Taciturne. Á l'époque de la Ligue, l'armée de Mayenne ravagea les récoltes, saccagea et incendia les maisons du bourg. Les habitants se trouvèrent alors sans asile et sans ressources et nombre d'entre eux vendirent les ruines de leur demeure à la nouvelle héritière de la seigneurie, Renée Baillet. La famille ayant été elle-même ruinée, ses héritiers cédèrent la seigneurie de May à un de leurs alliés au comble de l'opulence et du crédit, Louis Potier, seigneur de Gesvres et futur ministre de Louis XIII. Outre des terres, quelques fermes, la moitié du moulin du Vivier et le pressoir banal, la vente comprenait la haute, moyenne et basse justice. Le nouveau seigneur augmenta considérablement le domaine et obtint son érection en châtellenie par Henri IV, en 1597. L'abbaye de Jouarre demanda alors à rentrer par voie de retrait ecclésiastique dans le territoire qu'elle avait aliéné. Léon Potier, fils de René, fut contraint de racheter l'ancien fief de Jouarre et la famille conserva la seigneurie jusqu'à la Révolution. Si le château a disparu, l'église de May, bâtie au XIIe siècle et remaniée au XVIe siècle aux frais des habitants et avec des matériaux cédés par leur seigneur, demeure une des plus anciennes et des plus remarquables de la contrée.© Micberth
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