Lundi 16 septembre 2024
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Par Henri Ramet Référence : 3483 Date édition : 2017 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0999-5 Nombre de pages : 410 Première édition : 1920 Reliure : br. Prix: 49.00€ |
Une légende accorde la fondation de la ville au prince des Francs, Charles Martel, fils bâtard de Pépin d'Héristal. Une autre attribue cette fondation à Rodulfe, premier vicomte de Turenne. Mais rien ne permet d'affirmer que la cité remonte à une époque aussi ancienne. Martel n'est pas un bourg abbatial. Les couvents qui s'y fondèrent sont postérieurs à l'époque où la ville s'est organisée et développée. Martel n'est pas non plus un bourg seigneurial : il n'a conservé aucune trace de château fort et il est placé au milieu d'un plateau entouré de plaines fertiles. Sa réputation de richesse au Moyen Âge, la puissance de ses consuls et la considération dont ils jouissaient, sont des caractères qui conviennent davantage à une cité commerçante qu'à une place forte. Il est donc probable que Martel appartient à la catégorie des bastides, sauvetés ou villes neuves que les seigneurs, laïques ou ecclésiastiques, fondaient sur leurs domaines. C'était une des sept villes de la vicomté de Turenne. Les vicomtes de Turenne étaient de puissants barons et comptaient parmi les nombreux souverains qui se partageaient la France féodale, divisée et morcelée. Ils étaient également de rudes guerriers. Un des descendants du premier vicomte, Archambaud, reçut le surnom de Jambe Pourrie et de Boucher du fait d'une blessure et de sa cruauté. La ville n'obtint pas sans effort les libertés dont elle fut si fière par la suite. Les habitants accablés de misère se révoltèrent. Un des bourgeois, Jean de Cuzance, que le vicomte avait rançonné, s'empara de lui et l'enferma dans une tour. Par l'entremise de plusieurs seigneurs, le prisonnier fut libéré sur des promesses vite oubliées ; le suzerain se vengea en faisant crever les yeux de son geôlier. En 1219, Raymond IV s'en allant à la conquête du tombeau du Christ, octroya à la ville sa première charte. Le consulat fut probablement créé vers le milieu du XIIIe siècle. Les Martellois bénéficiaient d'importants privilèges fiscaux et étaient exempts de levées et de logements de gens de guerre. Le premier caractère de cette agglomération ouverte sur des routes qui se croisaient, était de servir de rendez-vous d'affaires et de négoce. L'apparence cossue des maisons bâties du Moyen Âge au XVIe siècle atteste sa richesse : ses bourgeois amassaient de l'argent dans le trafic du vin, des bestiaux et des truffes. Martel connut une ère héroïque durant la guerre de Cent Ans, puis après avoir pansé ses plaies, prospéra jusqu'aux guerres de Religion qui apportèrent la misère et l'insécurité. La cité vicomtale devint ville royale au XVIIIe siècle. Vingt ans avant la Révolution, il ne lui restait rien de son originalité de jadis.© Micberth
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