Vendredi 26 avril 2024
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Par Émile Badel Référence : 3504 Date édition : 2018 Format : 20 X 30 ISBN : 978-2-7586-1023-6 Nombre de pages : 130 Première édition : 1893 Reliure : br. Prix: 19.00€ |
« Mars-la-Tour est devenu célèbre dans le monde entier, grâce à [son] monument, grâce à cette fête incomparable de souvenir et d'espérance qui ramène les Français aux lieux sacrés où leurs pères et leurs frères tombèrent morts, face en avant, pour le salut et la délivrance de la patrie ». Mars-la-Tour est un des plus anciens villages de Lorraine. Toute son histoire rappelle la guerre et les combats : sa fondation par les Romains conquérants, son monument à Mars victorieux, puis l'édification d'une église placée sous l'invocation du soldat pannonien saint Martin, thaumaturge des Gaules, la construction d'un château fort, les luttes perpétuelles entre Metz et les ducs de Lorraine pour la possession de ce fief mouvant. La bataille du 16 août 1870 fut une surprise pour les deux armées ; aucune ne s'attendait à cet engagement qui devait être l'un des combats les plus meurtriers du siècle. Au matin, les Français, attendant les ordres pour le recul sur Verdun, nettoient leurs fusils, font la soupe, donnent à boire aux chevaux, pendant que l'artillerie prussienne, débouchant des crêtes de Tronville, commence l'attaque et bombarde nos escadrons. Á dix heures, par un soleil brûlant, les Français remportent une éclatante victoire. On pouvait considérer la lutte achevée ; ce n'était qu'un léger prélude. Onze heures plus tard, les pertes étaient énormes : 879 officiers et 16 128 soldats français ; 715 officiers et 15 795 soldats allemands furent tués. Le 18 août, la désastreuse bataille de Saint-Privat mettait 12 273 hommes hors de combat. Au lendemain de la bataille de Mars-la-Tour, les habitants découvrirent des morts entassés par milliers « et par-dessus tout, ces nombreux blessés, clamant leur suprême détresse, agonisant en la fraîcheur de la nuit et dans les horreurs de la fièvre ». Ce fut en 1873 que les habitants résolurent d'élever un monument à la mémoire des soldats français morts durant ces deux jours. Un comité se forma et une souscription fut lancée. L'argent arrivait de tous les points de la patrie : anciens combattants, parents éplorés, orphelins attristés, riches et pauvres, tous ceux qui se souvenaient apportèrent leurs pièces d'or ou leur pauvre obole. Au même moment, un sculpteur de grand talent, Bogino, âme généreuse et fière, cherchait à doter son pays d'un monument qui rappellerait à la fois les gloires et les deuils de l'année terrible. Il ébauche une esquisse et l'envoie au comité. Mais le projet dépasse de beaucoup les ressources. Alors, dans un élan de patriotisme, Bogino offrira le chef-d'œuvre qu'il a rêvé et conçu et fera don du bronze nécessaire à la fonte de la statue.© Micberth
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