Mercredi 13 novembre 2024
Collection fondée en 1987
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Par Jules Berger de Xivrey Référence : 2986 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0458-7 Nombre de pages : 188 Première édition : 1847 Reliure : br. Prix: 24.34€ |
Depuis sa fondation jusqu'à la Révolution, l'abbaye du Breuil-Benoît exerça une grande influence dans la partie de la vallée de l'Eure qui s'étend entre Dreux et Ivry-la-Bataille. Elle fut comme le centre spirituel des populations de ce territoire, en des temps où les idées religieuses étaient si puissantes, si vives et si mêlées à tout. Placée sous l'invocation de Notre-Dame et de saint Jean-Baptiste, elle fut fondée le 8 mai 1137, grâce aux bienfaits de Foulques, seigneur de Marcilly, et de Guillaume son fils, qui lui donnèrent la concession perpétuelle des terrains nécessaires à l'édification des bâtiments claustraux et de l'église, de jardins, de bois, de vignes, d'un moulin et d'un ruisseau poissonneux avec le privilège exclusif de la pêche. Trois ans après sa fondation, le monastère était suffisamment prospère pour créer un nouvel établissement, dans une province voisine : l'abbaye de la Trappe. Une légende raconte que Guillaume de Marcilly, parti en croisade et prisonnier des infidèles, s'évada dans des conditions particulièrement épiques ; évasion qui fut indirectement à l'origine de la fête du Breuil qui attirait chaque 1er mai, une population nombreuse. Si pendant les dix premières années de son existence, l'abbaye dépendait de celle de Fontevrault, elle entra ensuite dans la filiation de Clairvaux et fut ainsi admise au chapitre général de Citeaux, par l'entremise de saint Bernard. Le rapide accroissement de leur fortune par les donations successives de la noblesse du voisinage, laisse supposer que les moines qui devaient être assez nombreux au XIIIe siècle, laissèrent rapidement à leurs serfs la culture des terres, et à des frères lais ou convers les soins domestiques du ménage et de la cuisine. En 1228, par confirmation de Richard, évêque d'Évreux, les moines reçurent l'entière propriété de l'église de Marcilly ; l'histoire du village devint ainsi liée à celle de l'abbaye. Quand, plus tard, vint l'époque des abbés commendataires, si la richesse du monastère était attirante pour eux, la beauté des lieux eut le privilège de voir « ces usurpateurs du titre abbatial » se plaire dans un séjour si attrayant, l'embellir encore et le rendre même « digne d'eux et de leur fortune ». L'abbé M. de Larboust, notamment, aimait à donner au Breuil une table splendidement servie et à recevoir la visite des plus belles femmes de Paris ou de Versailles, avant que sa carrière se termine dans la médiocrité d'une très modeste retraite et que les domaines de l'abbaye soient vendus et morcelés, sous la Révolution.© Micberth
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