Jeudi 28 mars 2024
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Par Jules Bataille Référence : 2946 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0416-7 Nombre de pages : 122 Première édition : 1936 Reliure : br. Prix: 15.21€ |
En 1135, Louvil n'était déjà plus simplement la bergerie de l'abbaye de Cysoing. Les moines avaient accueilli des étrangers à qui ils avaient donné en arrentement une partie de leurs terres dont ils étaient devenus propriétaires et sur lesquelles ils avaient bâti une maison. Même s'ils étaient « les hôtes » des moines, ils étaient cependant justiciables du seigneur de Cysoing qui avait les droits de haute, moyenne et basse justice. Les actes de donation de Pétronille d'Avesnes à l'abbaye, en 1153, révèlent que ces hommes, déjà à cette époque, n'étaient pas des serfs mais des hommes libres que le seigneur de Cysoing et l'abbaye consultaient pour toute décision les concernant. En novembre 1281, l'abbaye racheta la seigneurie de Louvil, jouissant dorénavant de tous ses droits féodaux y compris le droit de senne, privilège de la baronnie de Cysoing. Ce droit lui permettait de poursuivre les infractions au repos des dimanches et fêtes, à l'instar des lois qui assurent de nos jours le repos hebdomadaire, et fut à l'origine de plusieurs procès dans le village. Quelques siècles plus tard, les marais communaux furent modifiés selon l'ordonnance du 27 mars 1777. L'abbaye en reçut un tiers qu'elle divisa en parcelles mises en location ; les deux autres tiers furent partagés entre tous les ménages existants, par feux, sans distinction d'état, c'est-à-dire de mariage, de viduité et de célibat, et par portions égales. Puis la Révolution bouleversa l'organisation communale et Louvil subit l'occupation des armées alliées qui avaient établi un camp fortifié dans la plaine de Cysoing, pendant presque toute la Terreur. Si les registres établis pour la perception de la taille ou du vingtième des revenus sont des sources précieuses de renseignements sur les manoirs, les terres, leurs propriétaires et leurs occupants à travers les siècles, les registres d'ordre et le journal tenus par l'instituteur racontent quant à eux la vie quotidienne au village. Convaincu de la nécessité que la durée de l'année scolaire soit prolongée et que les enfants soient plus assidus, Narcisse Bataille mit en place plusieurs stratagèmes : avancer l'ouverture de l'école au 15 septembre, proposer la gratuité des cours entre cette date et le 15 novembre et cesser de faire payer plus cher les élèves plus avancés : « Par ce moyen, les progrès seront certainement plus rapides, puisque les parents n'auront plus de raisons pour s'opposer à ce que leurs enfants apprennent à écrire ».© Micberth
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