Samedi 25 janvier 2025
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Par Alexandre-Eusèbe Poquet Référence : 3105 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0586-7 Nombre de pages : 234 Première édition : 1869 Reliure : br. Prix: 32.45€ |
Le XIIe siècle fut remarquablement fécond pour les ordres religieux. Á cette époque mémorable et unique dans l'histoire, on vit les moines conquérir, à force d'énergie, de patience et d'abnégation, une réputation ineffaçable de piété et d'ascétisme, mais aussi la qualification plus glorieuse aux yeux du monde, de maîtres dans les sciences, les arts et l'agronomie. Sous l'impulsion de Joscelin, père de nombreux monastères, Gérard de Chérisy établit, sur ses terres de Longpont, une communauté de douze religieux, choisis de la main de saint Bernard. Ils bénéficièrent rapidement de terres, de prés, d'étangs, de bois et de différents droits donnés en pure libéralité, par les notables propriétaires des environs. En 1133, Louis le Gros mit l'abbaye et ses possessions tant présentes qu'à venir, sous sa protection. Dix ans plus tard, Raoul IV, comte de Vermandois, frappé des foudres ecclésiastiques à cause de son divorce scandaleux avec sa première épouse Adèle, jeta les fondements de la somptueuse église de Longpont. L'abbaye, loin d'être riche, était décrite dans les premières décennies de son existence comme un lieu désert et ruiné par la malice des temps et les misères de la guerre. Petit à petit, grâce aux actes de générosité dont elle bénéficia - et plus particulièrement à l'époque du départ pour les croisades - la prospérité entra dans le monastère. La basilique fut consacrée en 1227, en présence de saint Louis et de sa mère, la reine Blanche. Charles de Valois, Philippe le Bel et Philippe le Long visitèrent aussi l'abbaye. Les monarques et les hauts dignitaires ne venaient pas seulement admirer la beauté des édifices ; comme une foule de pèlerins, ils étaient attirés par l'éclatante réputation de sainteté dont jouissaient les religieux et surtout par le bruit des miracles qui s'y opéraient. La prospérité dura jusque vers le milieu du XIVe siècle, puis le couvent vit arriver les mauvais jours. Les incursions des Navarrois, les intempéries, les luttes des Bourguignons et des Armagnacs, l'abus des commendes, l'arrivée des calvinistes, portèrent un coup funeste aux possessions territoriales de l'abbaye comme à la discipline intérieure du couvent. Vint alors la réforme qui ramena l'obéissance monastique et permit la restauration des édifices. Des artistes italiens venaient à peine de terminer des travaux dispendieux de décoration du salon et des pièces destinées à la réception des hôtes, lorsque l'orage de 1789 éclata.© Micberth
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