Mardi 17 septembre 2024
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Par Xavier de Courville Référence : 2091 Date édition : 2004 Format : 14 X 20 ISBN : 2-84373-466-5 Nombre de pages : 212 Première édition : 1925 Reliure : br. Prix: 26.37€ |
Écrire un livre sur une ville au passé prestigieux comme Liancourt (avec des références bibliographiques qui vont de Tallemant des Réaux à Sainte-Beuve, en passant par Théophile de Viau et les historiens de Port-Royal, Leclerc, Gazier, Fuzet...), n'est pas un mince exploit, surtout lorsqu'on adopte le mode narratif. C'est pourtant le défi que relève ici brillamment Alexis de Courville, en évoquant Liancourt au Grand Siècle, et, au premier chef, la duchesse de Liancourt, née Jeanne de Schomberg (1600-1674), véritable héroïne de cet ouvrage : taquinant la Muse et parlant plusieurs langues, celle-ci était en effet dotée d'assez de caractère pour rompre un mariage (d'un jour) et conquérir Roger du Plessis, duc de Liancourt à qui elle donna une fille, Jeanne-Charlotte, future épouse de François de la Rochefoucauld, faisant ainsi passer la terre de Liancourt dans cette maison fameuse ; mais elle pouvait aussi, pour retenir son mari (volage) à Liancourt, embellir les lieux, le château et surtout les jardins, préfigurant ainsi Versailles et y accueillant la Cour, en particulier le jeune Louis XIV, alors qu'il n'avait que huit ans. Ce sont ces faits authentiques, qui eurent Liancourt pour théâtre - le château, « bâti de pierre et de brique, avec ses douves profondes... une place ornée de statues antiques... une avenue qui fuyait aux limites du domaine, traversait l'avenue de Cauffry et semblait se perdre auprès du clocher de Mogneville... - et qui, au cœur de l'Oise, rencontrèrent l'un des événements religieux majeurs du XVIIe siècle, le jansénisme, que l'auteur retrace avec talent. Brodant sur le canevas d'un sentiment amoureux qui allait passer à l'histoire, il fait revivre des lieux (qui ont disparu), une époque (enfuie), une aventure dans laquelle l'amour le dispute au mysticisme, le duc et la duchesse s'étant rejoints dans une piété profonde, au contact des solitaires de Port-Royal, d'Arnauld et de Pascal. Après la mort de sa femme et de sa petite fille, quand la dépouille du duc fut transférée de Paris à Liancourt pendant la nuit, « à deux lieues du château, la route était bordée de peuple, venu pour saluer son maître et son bienfaiteur ».© Micberth
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