Vendredi 29 mars 2024
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Par Charles Frans Référence : 1206 Date édition : 2002 Format : 14 X 20 ISBN : 2-84373-155-0 Nombre de pages : 320 Première édition : 1896 Reliure : br. Prix: 38.54€ |
Peu de régions françaises furent aussi marquées par l'empreinte de l'histoire que l'Artois, patrie des Atrebates à l'origine, et peu de villes eurent un destin aussi mouvementé qu'Hénin (autrefois Henninium et Henniacum), devenue Hénin-Liétard au XIVe siècle et Hénin-Beaumont en 1971. Bourgade faite, au tout début, de « quelques cabanes adossées à d'épaisses forêts », qui se transforme en une cité gauloise prospère, avant l'occupation romaine, elle voit alors ses armoiries figurer sur les nombreuses pièces d'or de l'époque, que l'on a retrouvées, lors de diverses fouilles, avec des armes de silex, des poteries, des pierres druidiques et les traces d'une voie conduisant à Arras (Nemetocenna). Toutefois, elle apparaît comme « un lieu habité encore, dans un canton couvert de broussailles et d'arbres sauvages », au Ve siècle, après les invasions franques. Objet ensuite de la sollicitation des rois mérovingiens, comme toute la région, le village connaît à nouveau des jours heureux : il est christianisé à la suite du passage de saint Aubert (VIIe siècle), on y bâtit une église et ses habitants connaissent la paix civile jusqu'à l'arrivée des Normands (fin du IXe siècle) qui le pillent et le brûlent. Il faudra plusieurs décennies aux ancêtres des Héninois pour le reconstruire, le fortifier, défricher les alentours et assainir les zones marécageuses. Devenu une cité imposante, Hénin n'en subira pas moins les exactions des Allemands (1053), de la garnison de Douai (1297), des Flamands (1302) et des troupes de Louis XI, ainsi que la domination de l'Autriche jusqu'en 1668.
Les habitants conquièrent cependant leurs libertés communales (début du XIIIe siècle) et luttent pour les conserver, en jouant sur la division qui existait entre les seigneuries locales de la Baillie et de l'Hamaïde. Ils obtiennent même, ce qui est rare, un « scel de l'échevinage » qui repré-sentait un léopard couronné et un cheval bridé et sellé. Sans cesse confrontés à l'histoire et voués au culte du travail, les Héninois savent pourtant aussi se divertir : le jour de la Saint-Baptiste, ou lors de la visite du seigneur, pour fêter un heureux événement ou le 1er lundi après le 14 septembre (la ducasse), car « C'est une belle danse quand tout le monde danse ». Le début de la Révolution est tranquille à Hénin, mais les réquisitions vont affamer la population, les accusations d'incivisme se multiplient et l'on voit, dans cette époque devenue folle, un ancien vicaire devenu maire, nommé Lamand, qui, pris d'une frénésie de dénonciations, puis dénoncé à son tour et expulsé de la ville, revient sur les lieux de ses exploits, déguisé en femme, avant d'être arrêté par les gendarmes et de disparaître définitivement. Loin de tous ces excès, Hénin, au siècle suivant, s'installe dans sa nouvelle ; la ville connaît une immigration considérable, elle se caractérise par des ouvriers pieux, sobres et affables, elle voit les voyages facilités par la construction de nouvelles routes, l'instruction et la bienfaisance se développer, de nombreuses sociétés éclore, l'industrie et le commerce prospérer avec les mines, l'usine à gaz, les fabriques de sucre, la verrerie...© Micberth
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