Dimanche 26 mars 2023
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![]() | Par Hector Josse Référence : 2978 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0449-5 Nombre de pages : 202 Première édition : 1890 Reliure : br. Prix: 25.36€ |
Depuis le temps où les druides ont fréquenté les lieux et perpétré des sacrifices humains dans les forêts d'alentour, le village de Vers a souffert de nombreux massacres et malheurs qui ont tout autant touché la population que ses seigneurs. En 882, les Normands envahirent la vallée de la Serre, pillèrent et brûlèrent le village, le château et les deux églises de Vers. Les femmes et les enfants qui s'étaient réfugiés dans les carrières ne furent pas plus épargnés qu'Hildevert III et ses deux plus jeunes fils ; massacre qui laissa longtemps dans les esprits l'image d'un « sol jonché de morts et de mourants éclairés par les flammes des incendies ». Resté caché plusieurs jours, Hildevert IV échappa au carnage et entreprit de redresser le village, accordant de nombreux privilèges à tous ceux qui vinrent s'y établir. En 1426, les Anglais terrorisèrent à nouveau la population, la massacrant presque entièrement jusque dans les souterrains où elle se croyait en sécurité. Puis en 1472, ce fut Charles le Téméraire qui mit à feu et à sang toute la vallée de la Serre, faisant vivre à Vers l'année la plus désastreuse de son existence. Les pauvres habitants étaient aussi affaiblis par la famine et les épidémies et, pour supporter tous ces malheurs, il leur fallait tout autant combattre l'ennemi que conjurer les fléaux. Le culte de saint Hidevert, vénéré pour ses guérisons miraculeuses comme pour sa capacité à maîtriser les bêtes féroces, et suivi parfois par plus d'un millier de fidèles qui désiraient entendre de sa bouche la parole de Dieu, ne cessa de grandir dans la commune, mais aussi dans tout le pays, amenant une nouvelle renommée au village. Tout proche de celui-ci et partageant avec lui une maladrerie, le hameau d'Hébécourt vit le jour au XIIe siècle. Ses habitants reçurent le sobriquet de Chés corriers d'Hébécourt, parce qu'ils avaient pris l'habitude de suivre à la course, pour obtenir quelque menue monnaie des voyageurs, les diligences qui sillonnaient la grande route de Paris à Dunkerque. Parce qu'il déplorait, impuissant, la conviction, avec laquelle les villageois s'adonnaient à une curieuse coutume païenne les jours de noces, le chapitre profita d'une circonstance dramatique, vers la fin du XVIe siècle, pour briser le bœuf de pierre, et faire voler en éclat toutes les superstitions, par la même occasion.© Micberth
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