Jeudi 08 juin 2023
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![]() | Par Jean-Baptiste André Godin Référence : DFDH58 Date édition : 2012 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0650-5 Nombre de pages : 200 Première édition : 1874 Reliure : br. Prix: 25.92€ |
Parce qu'André Godin considère que la conquête du bien-être matériel est la plus sûre garantie que l'humanité puisse avoir de sa liberté morale, le but de toute sage économie sociale devient celui d'assurer ce bien-être aux classes ouvrières, en leur accordant les équivalents de la richesse. Il convient alors de placer la famille du pauvre dans un logement commode, entouré de toutes les ressources et de tous les avantages dont l'habitation du riche est pourvue. Une conception supérieure de l'habitation humaine est alors nécessaire pour en faire un lieu de tranquillité, d'agrément et de repos, grâce à des institutions communes qui remplacent les services que le riche retire de la domesticité. Si dans la première moitié du XIXe siècle, le capital et le travail ont créé la grande industrie et transformé les moyens de transport, il leur reste à entreprendre la réforme architecturale de l'habitation. Le Familistère fondé à Guise répond à toutes les règles à observer dans l'édification du palais social. Pour accueillir la population attirée par le développement régulier de l'industrie des poêles, les prairies de la vallée de l'Oise touchant aux propriétés bâties de la ville ont été investies et composent dorénavant un nouveau quartier. Remarquable par son importance, le Familistère est conçu pour permettre à 1 500 personnes de se voir, se rendre visite, vaquer à leurs occupations domestiques, se réunir dans les lieux publics et faire leur approvisionnement, sous galeries couvertes, sans se préoccuper du temps et sans avoir jamais plus de 160 mètres à parcourir. Toutes les marchandises sont achetées par un syndicat et vendues à la masse à son profit, supprimant les intermédiaires. Les bénéfices commerciaux, ainsi réalisés, sont un solide élément du budget de la population et lui permettent de réaliser toutes les institutions de prévoyance mutuelle qui peuvent concourir à son développement physique et moral. Á ceux qui n'ont pas le temps de préparer leurs repas et qui étaient avant condamnés à manger leur pain sec, la cuisine alimentaire propose de bons bouillons, des viandes cuites, des légumes qu'ils consomment en famille. Éléments essentiels à la vie, la circulation de l'air et la mise à portée de l'eau ont fait l'objet d'études particulières. Sur les 20 000 litres d'eau qui entrent chaque jour dans les habitations du palais, 17 000 au moins vont dans la rivière, emportant avec eux les causes qui engendrent ailleurs la mauvaise odeur et l'insalubrité du pauvre. De jour comme de nuit, « la clarté répandue partout dans l'habitation, dans les cours, les escaliers, les galeries, etc., est le signal du progrès intellectuel et moral des générations qui vont renaître à la nouvelle lumière sociale ».© Micberth
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