Lundi 09 décembre 2024
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Par abbé S. Massa Référence : 1200 Date édition : 2002 Format : 14 X 20 ISBN : 2-84373-158-5 Nombre de pages : 300 Première édition : 1878 Reliure : br. Prix: 36.51€ |
Grasse est une ville vouée aux fleurs et aux fruits : « une cité fort ancienne, patrie des eaux de senteurs, des pommades et des parfums de toutes sortes » qui a été élevée sur le versant méridional d'une colline, d'où l'on aperçoit la Méditerranée, de la pointe de Théoules au cap de Villefranche, les îles de Lérins et, çà et là, des châteaux situés sur des monticules ou « au fond de délicieuses vallées ». Le climat y est très sain et tempéré et on peut « en toute saison la visiter avec intérêt ». Sensible au charme d'une aussi agréable localité, au point qu'il nous en décrit tous les édifices - la tour de la Commune, vestige d'un monument grandiose, la chapelle de Saint-Sauveur ou de Saint-Hilaire, édifiée sur l'ancien temple dédié à Jupiter Ammon, Notre-Dame de Podio, jadis cathédrale, l'église de l'Oratoire, ainsi que l'hôtel de ville et l'hôpital - l'abbé Massa évoque aussi les hommes célèbres du lieu : Jean-Honoré Fragonard, qui fut le peintre du roi, son fils, Alexandre-Évariste, peintre, lui aussi et sculpteur de renom (Paris lui doit la façade du Corps Législatif), mais aussi Belaud de la Belaudière, restaurateur, au XVIe siècle, de la poésie provençale, le général Guidal qui fut impliqué dans la conspiration Mallet, le conventionnel Maximin Isnard, dont la vie fut un véritable roman, Marot Hugolen, chevalier de Rhodes, Louis Canet le juriste...
Toutefois, l'essentiel de son ouvrage est (naturellement) consacré à l'histoire, riche en drames et en péripéties, de la ville et de sa région et il la retrace depuis les origines très anciennes jusqu'à l'époque contemporaine. Les Celto-Ligures, fondateurs de la cité, n'acceptèrent jamais réellement le joug de l'envahisseur romain et bien que vaincus trois fois par leurs adversaires transalpins (en 154, 125 et 118 avant J.-C.), ils reprirent les combats et la ville, plusieurs fois détruite, pacifiée après la conquête de Jules César (58-51), qui la fortifia et lui accorda des privilèges, tomba à nouveau entre leurs mains, avant d'être dévastée par leurs adversaires. La période qui suivit fut plus paisible, mais à partir du Ve siècle, après la chute de l'Empire romain, les invasions se succédèrent : Ostrogoths et Visigoths, Vandales et Francs, Lombards, puis Sarrasins ravagent villes et villages ; les derniers en date réussirent à s'implanter dans la région (VIIIe siècle), mais ils en furent définitivement chassés en 942 par une coalition de seigneurs provençaux. Ensuite, jusqu'au XIIIe siècle, la ville de Grasse prospère et s'embellit : alliance politique avec les Pisans, création d'un évêché en 1245, mais surtout reprise d'activités très anciennes dans la cité et sa campagne : industries diverses, (fabriques de draps, tanneries, mégisseries et savonneries), commerce et agriculture, si souvent compromis par les guerres et les destructions. La ville ne cessera de s'agrandir par la suite, mais le XVIe siècle est mouvementé, du tremblement de terre de l'année 1535 à l'assaut de la ville par la Ligue (1589), en passant par le conflit entre François Ier et Charles Quint (1536) et les disputes théologiques, les prêtres n'osant plus monter en chaire ; le XVIIe siècle est marqué par l'épidémie de peste de 1629, le mécontentement populaire contre la politique de Richelieu et le XVIIIe par un hiver terrible (1709), l'occupation autrichienne (1746-1747) et les violences révolutionnaires (les Égorgeurs). La paix et la prospérité reviennent après 1815.© Micberth
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