Mercredi 11 décembre 2024
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Par Emile Pautrel Référence : 3200 Date édition : 2012 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0687-1 Nombre de pages : 102 Première édition : 1924 Reliure : br. Prix: 14.20€ |
Deux raisons ont motivé l'édification d'un puissant château fort à Fougères : la topographie du lieu d'abord, puisque ce massif pierreux de forme bizarre était presque entièrement enserré par un cours d'eau capricieux et qu'il n'était relié à l'une des crêtes voisines que par un isthme étroit ; sa situation ensuite, à un carrefour important de chemins publics menant de Bretagne vers le Maine et la Normandie. Sa proximité avec la frontière du duché décuplait sa valeur aussi bien d'un point de vue politique que militaire. La forteresse primitive fut ruinée par le siège mémorable des troupes anglaises commandées par Henri II, en 1166. Raoul II dut alors la reconstruire dans la précipitation. Rien ne fut négligé pour la défense de sa première entrée : double fossé, double herse, double porte et des meurtrières dirigées en tous sens, qui exposaient les assaillants parvenus à s'introduire dans la cour de l'avancée, à des traits lancés de toutes parts. Sous l'impulsion de Jeanne de Fougères que certains surnommèrent « la grande bâtisseuse », le château fut rénové pour apporter davantage de confort, puis à cause de l'arrivée de l'artillerie, il dut être adapté aux armes à feu. Lors de la guerre de Cent Ans et la guerre de succession en Bretagne, Fougères subit plusieurs sièges et se soumit au comte d'Alençon, Pierre le Loyal, qu'accompagnait Du Guesclin, en 1373. Trois quarts de siècle plus tard, en 1449, les Anglais, rompant brusquement une trêve, firent attaquer la cité par un capitaine aragonais à leur solde, du nom de Surienne. Le butin fut à la hauteur de la prodigieuse richesse du pays à cette époque. Cette attaque fut la cause de la reprise des hostilités et le commencement du succès définitif des armes françaises. Quarante ans se passèrent dans la paix mais au milieu des intrigues qui précédèrent la réunion de la Bretagne à la France. Les Bretons sentant le danger d'une conquête et d'une annexion, fortifièrent leurs places fortes. Les portes de la ville de Fougères furent doublées en y construisant des « boulevards », les grosses tours du château furent édifiées et des embrasures à canons furent aménagées un peu partout dans les vieux murs. La cité, défendue par une garnison de 3 000 hommes, ne put cependant pas tenir plus de huit jours le siège de La Trémoille. La paix qui suivit maintint Fougères dans la dépendance du roi. Fougères cessa donc d'être une ville frontière et perdit son importance militaire. Les guerres de Religion lui donnèrent une passagère notoriété, puis à diverses reprises, le château servit à l'internement des prisonniers de guerre. Sous la Révolution, son utilisation prit une tournure plus lamentable.© Micberth
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