Vendredi 26 avril 2024
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Par Charles Joret Référence : 3367 Date édition : 2015 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0873-8 Nombre de pages : 100 Première édition : 1903 Reliure : br. Prix: 14.00€ |
Si les obscurités et les contradictions ne manquent pas dans les différents récits recueillis par Charles Joret, en comparant ces descriptions et en les suivant attentivement sur une carte détaillée de la région, il devient possible de reconstituer les différentes phases de la bataille sanglante de 1450. Elle permit la délivrance définitive de la Normandie occupée depuis trente-trois ans et son retentissement fut immense aussi bien en France qu'à l'étranger. Somerset, gouverneur de Caen, effrayé par les progrès que faisaient chaque jour les Français, obtint du roi Henri VI l'envoi de trois mille hommes qui, conduits par Kyriel, débarquèrent près de Cherbourg. Après s'être emparés du village de Valognes, ils prirent le chemin des Veys. Le 14 avril, après avoir essuyé l'attaque de Geoffroy de Couvran et Joachim Rouault, Kyriel et ses troupes harassées installèrent leur campement sur le plateau d'Aignerville. Le comte de Clermont, décidé à attaquer les Anglais, demanda par messager au connétable de Richemont d'arrêter Kyriel à Vieux-Pont. Le combat faisait rage depuis trois heures entre les hommes de Clermont et les Anglais. Les troupes françaises, inférieures en nombre, commençaient à céder lorsque Richemont envoya en renfort son avant-garde et une partie de ses archers. Croyant les troupes de Richemont plus nombreuses qu'elles n'étaient ou effrayé du départ d'un millier de ses gens, Kyriel quitta ses retranchements et se retira au plus près de Formigny. Cependant les archers du connétable attaquèrent « l'aile d'en bas » de l'armée anglaise et la défirent, en un herbage qui depuis porte le nom de La guerre. Richemont et Clermont allièrent alors leurs forces pour attaquer « l'aile d'en haut ». Quelques-unes des dernières rencontres les plus terribles durent avoir lieu près du bord oriental du plateau, là où les noms de Pré aux Anglais, Pièce aux Anglais et Tombeau aux Anglais conservent le souvenir de cette lutte sanglante. De l'armée de Kyriel il ne resta rien. Lui-même fut fait prisonnier avec Henry Norbery, ses plus vaillants capitaines et quinze cents soldats ; un millier d'autres environ avaient pris la fuite ; le reste fut égorgé. Si les chroniqueurs français et anglais sont unanimes pour avancer le chiffre de trois mille sept cent soixante-quatorze victimes dans les rangs anglais, le nombre réel des pertes françaises demeure inconnu. Pour Charles Joret, « il semble que dans l'environnement d'une victoire si complète et si grande qu'on y vit un effet de la faveur divine, on ne voulut pas avouer à quel prix réel on l'avait acheté ». © Micberth
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