Samedi 25 janvier 2025
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Par Jules Bouzard Référence : 3329 Date édition : 2014 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0825-7 Nombre de pages : 230 Première édition : 1931 Reliure : br. Prix: 31.00€ |
Les Prussiens occupèrent Folembray à deux reprises lors de la guerre de 1870, une première fois durant six mois, une seconde fois durant un an. La ville était dotée d'une ligne de chemin de fer, inaugurée le 1er mai 1882 et d'un bureau télégraphique public, ouvert le 20 mars 1879, lorsque les habitants furent avisés de l'ordre de mobilisation générale le 1er août 1914 à 19 heures. Appelé par ses fonctions à la gare régulatrice de Laon, l'auteur vit passer les trains de mobilisés, régulièrement et sans incident. Blessé au bras à Soissons, le général von Kluck, commandant de la 1re armée, demeura pendant un an au château, les officiers ennemis n'accordant qu'une chambre et une cuisine à son propriétaire, le comte de Brigode, qui assurait vaillamment ses fonctions de maire du village. Une commission d'enquête composée de dignitaires des villes de Folembray et de Chauny fut constituée, afin de démontrer l'innocence des soldats allemands à qui on attribuait de nombreux crimes qui suscitaient la réprobation générale. Mais devant les témoignages accablants, von Kluck décida de ne rédiger aucun procès-verbal. En 1915, la misère commença à s'installer, les réserves en provisions et en numéraire s'épuisaient et l'ennemi était toujours prêt à exercer le régime des réquisitions. Parce qu'elles étaient exposées à mourir de faim avec leurs enfants, une avance sur les indemnités dues aux femmes dont les maris étaient à l'armée, qu'elles ne pouvaient toucher du fait de l'occupation allemande, fut votée à l'unanimité du conseil municipal. Pendant leur séjour, les Allemands utilisèrent les installations et l'outillage de la verrerie pour réparer leurs canons et tout leur matériel de guerre. Ils apportèrent une imprimerie pour le tirage des cartes d'état-major. Un sous-directeur de la verrerie tenta d'avertir le service français des renseignements ; il semble avoir réussi, car quinze jours plus tard l'établissement était bombardé. Cinq cents personnes furent averties le 12 février 1917 que dès le lendemain elles seraient envoyées à Aubenton. Abandonnant leurs biens et leurs souvenirs, toutes se rassemblèrent comme convenu dans l'église, emportant un petit ballot de linge et quelques provisions. Deux autres convois furent organisés au cours du mois. Environ 1350 habitants furent évacués au total, dont certains moururent de froid ou de privations avant d'arriver à destination où des logements précaires leur étaient réservés lorsqu'ils n'étaient pas comprimés chez l'habitant. Á peine avaient-ils quitté leurs demeures, que le pillage, les explosions et les incendies commencèrent.© Micberth
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