Samedi 25 juin 2022
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![]() | Par R.P. Antonin Mortier Référence : 3017 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0496-9 Nombre de pages : 264 Première édition : 1920 Reliure : br. Prix: 34.48€ |
Á l'époque de la conquête de la Gaule par Jules César, nul ne saurait dire ce que pouvait être Flavigny. Vercingétorix résista pendant sept mois au siège d'Alésia tout proche ; la famine seule en eut raison, bien que le vieux Critognat, alverne d'origine, ait proposé aux assiégés de manger tous les enfants, comme ses ancêtres l'avaient fait pour se défendre contre les Cimbres et les Teutons. La région fut ensuite occupée par les Romains, puis les Burgondes. C'est Widerard, qui possédait une résidence sur le plateau de Flavigny, qui fonda l'abbaye, alors que Charles Martel lui en avait déjà offert trois, en souvenir des services rendus par son père Corbon qui l'avait aidé à briser les attaques des Sarrasins. Il en fit sa principale héritière et la confia à Magnoald et à ses moines, avant d'en devenir lui-même l'abbé régulier. En lui donnant son château avec ses terres, ses bois, ses propriétés de Bornay et autres lieux, il en fit un centre agricole très important. Les vassaux de Widerard devenus le menu peuple des ouvriers qui vivaient à l'ombre de ses murs donnèrent ainsi naissance au bourg de Flavigny. Si par sa fondation même, œuvre des religieux bénédictins, Flavigny fut une ville d'Église, elle le demeura tout au long de son histoire. Les bénédictins, hauts seigneurs du lieu, gardèrent, en effet, jusqu'à la Révolution, leurs droits et leurs privilèges, répandant leurs bienfaits autour d'eux et assumant la charge des hôpitaux, des aumônes considérables et de l'instruction publique. La fondation par Quentin Ménard de la société de Saint-Genest fut une source importante de revenus, tant pour les individus que pour la commune. Le pensionnat des ursulines, avant et après la Révolution, instruisit et forma d'innombrables jeunes filles. Le couvent des dominicains, enfin, joua un rôle essentiel pour les intérêts spirituels et matériels de la ville. Á l'heure de la Révolution, la municipalité tenta de résister à la folie d'impiété qui soufflait sur la France. Subissant l'ordre supérieur, elle essaya d'en atténuer l'exercice, mais, par peur, elle obéit à toutes les lois de persécutions et produisit d'irréparables dégâts. L'abbaye perdit son autorité civile et la confiscation des biens de l'Église acheva sa ruine. Elle ne comptait plus, à cette époque, que six ou sept bénédictins qui se retirèrent modestement, sans faire preuve d'une bravoure héroïque, 1073 ans après sa fondation.© Micberth
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