BASSE-CORNOUAILLE (Souvenirs de la)

Par Lucien Boulain

Référence : 3081
Date édition : 2011
Format : 14 X 20
ISBN : 978-2-7586-0561-4
Nombre de pages : 134
Première édition : 1895
Reliure : br.

Prix: 18.26€

Aux temps fabuleux où régnait Pharamond, arriva sur la pointe de la Chèvre au pays de Crozon, un oiseau magnifique qui avait traversé les mers et qui était en réalité une fée d'un ordre supérieur. Depuis cette époque, les jours de tempête, on peut entendre les hurlements du diable malin qui eut le tort de se mettre sur son chemin, têtu tout autant que peut l'être un breton de Crozon, et depuis lors, à jamais enfermé dans sa grotte. Plus récemment, lors de la tempête du 14 janvier 1797, quatre cents marins périrent et neuf cent cinquante survécurent dans le naufrage du vaisseau les Droits de l'homme, combattant les Anglais. Á la fureur des flots, s'ajouta la cruauté d'un villageois qui, effrayé à l'idée de devoir partager un banquet de noces avec les rescapés, n'hésita pas à couper le câble qui aurait permis leur sauvetage. Les vieilles demeures d'Audierne sont encore debout, modèles du Moyen Âge, dans cette ville d'armement et de pêche qui s'accrut rapidement. Et parce que « les moines étaient des maîtres pour choisir des points de vue », un couvent fut édifié sur la petite montagne d'Audierne en 1612, grâce à la magnificence du seigneur du Ménez. Sur une des hautes terrasses qui divisaient la propriété en croix latine, un humble religieux y établit un cadran solaire, chef-d'œuvre de science et de patience, gravé des figures les plus savantes de l'antiquité. Les invasions furent fréquentes et se multiplièrent au Moyen Âge. Lorsqu'en 1522, une escadrille de soixante voiles anglaises remonta de nuit la rivière de Morlaix, à l'endroit où plus tard fut construit le château du Taureau, alors que tous les hommes étaient partis à Guingamp, l'ennemi dut affronter le courage d'une jeune servante. Une centaine d'ennemis furent victimes de l'astucieux stratagème de cette fille du peuple qui périt défenestrée. Azénor, reine de Bretagne par son mariage avec Judicaël, sut aussi faire preuve de témérité et surmonter tous les obstacles mis sur son chemin par une cruelle marâtre. La belle princesse Dahut, quant à elle, aussi belle que coquette et licencieuse, forma un complot pour s'emparer de l'autorité royale. Grisée par le pouvoir et les fêtes, elle eut la fantaisie d'ouvrir les écluses un jour de grande marée, provoquant la submersion de la luxueuse ville d'Is, dont le palais était, dit-on, somptueux.
© Micberth

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