Jeudi 10 octobre 2024
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Par Etienne Beaumont Référence : 3548 Date édition : 2019 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-1068-7 Nombre de pages : 294 Première édition : 1938 Reliure : br. Prix: 39.00€ |
Le 24 septembre 1788, dom Bernard, prieur de Sept-Fons, s'installa abbé. Lorsque le 13 février 1790 fut votée par l'Assemblée la proposition de Treilhard sur les vœux de religion, il comprit que tout était perdu. Il tint alors sa parole de tout faire pour ne pas être témoin de la ruine morale et matérielle de son monastère : il quitta Sept-Fons. La vente des biens meubles et immeubles débuta en 1791. Le 4 avril, les enchères furent annoncées par voie d'affiche dans les communes du district du Donjon et les principales villes de l'Allier et des départements limitrophes. On raconte que sans attendre leur ouverture, par une belle matinée de printemps, une foule d'hommes et de femmes des environs envahit les bâtiments de l'abbaye et fit main basse sur tout ce qu'elle put emporter. Les religieux furent expulsés probablement en septembre 1791. Le sieur Gentil, de Paris, prit alors possession du couvent et s'y installa avec son épouse. Il est difficile sinon impossible de retrouver la trace des soixante-dix religieux qui retournèrent pour la plupart dans leur province d'origine. Deux d'entre eux se marièrent, deux s'enrôlèrent dans les rangs du clergé constitutionnel. Un autre fut emprisonné pour vol, plusieurs restèrent fermes dans la foi et la vertu, beaucoup furent arrêtés, détenus ou déportés. Pendant plus d'un demi-siècle, le monastère fut abandonné. Au paisible travail, aux chants de l'office divin avaient succédé le désert, le silence, quand ce ne fut pas la profanation. Ce vaste corps d'édifices passa de main en main à différents propriétaires plus ou moins négligents. La voûte de l'église s'effondra, les cloîtres inutilisés tombèrent en ruine, et plus d'un tiers des bâtiments disparurent sous les coups des démolisseurs. Quand l'orage fut apaisé, la célèbre abbaye devint un lieu de pèlerinage ou de curiosité pour les voyageurs qui venaient visiter ses ruines romantiques. Le 21 août 1845, la propriété d'environ trois cents hectares fut vendue à dom Stanislas. En même temps qu'il entreprenait les réparations les plus urgentes, l'abbé poursuivit les démarches canoniques nécessaires pour transférer l'abbaye du Gard à Sept-Fons. Le premier groupe de trappistes arriva dès le mois de septembre. Mieux comprise, améliorée par l'emploi de méthodes nouvelles, l'agriculture devint une source de profit pour le monastère et un bienfait pour toute la contrée. Aux produits de la terre vinrent s'ajouter les premières ressources tirées de l'industrie et du commerce. Six mille kilogrammes de fromage étaient livrés annuellement. Mais en 1880, une nouvelle tempête s'abattit sur l'abbaye.© Micberth
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