Mercredi 11 décembre 2024
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Par Octave Mirbeau Référence : PBI24 Date édition : 2017 Format : 20 X 30 ISBN : 978-2-7586-1006-9 Nombre de pages : 130 Première édition : 1921 Reliure : br. Prix: 20.00€ |
L'année Mirbeau s'achève, riche en événements, conférences et publications. C'est l'occasion de présenter un aspect peut-être moins connu de l'œuvre de cet écrivain novateur, en avance sur son temps. Pamphlétaire, dérangeant tant sur le plan littéraire que politique et social, ce fut aussi un critique d'art au goût infaillible, découvreur de talents. Ainsi, Aristide Maillol, peintre, graveur et sculpteur, lui doit beaucoup. Mirbeau le découvre en 1902, lors d'une exposition chez Vollard qui regroupe une trentaine de ses œuvres : tapisseries, objets d'art, sculptures. Il fait l'acquisition d'une « Léda » en bronze. Il lui vient alors l'idée d'obtenir pour le sculpteur la commande d'un monument à la gloire de Zola, Rodin ayant décliné l'offre. Maillol ne sera pas sélectionné. Fort déçu, Mirbeau, rédigera un long article, paru en 1905 dans « La Revue », pour défendre l'artiste et le faire connaître. Ce texte en forme de plaidoyer sera publié seize ans plus tard dans un livre illustré, le premier sur le sculpteur catalan. L'intérêt principal de cet ouvrage est que Mirbeau, qui plaide la cause de l'artiste alors mal connu, en dresse un portrait très vivant. Il l'évoque dans son environnement, à Marly-le-Roi, il échange avec lui des propos sur son travail, ses joies, ses difficultés. « Il a le don merveilleux de projeter de la grâce autour de lui. » Maillol est né à Banyuls et restera toute sa vie lié à son Roussillon natal. Il « s'enorgueillit d'être resté un jardinier, un paysan pratiquant », écrit Mirbeau. Ses nus féminins, aux formes simplifiées, marquent une rupture avec la sculpture descriptive du XIXe siècle et un tournant dans l'histoire de l'art statuaire, notamment la fin de l'allégorisme ainsi que l'apport « d'un nouveau trésor de formes admirables et vivantes ». Rodin dira de lui : « Oui, Maillol a le génie de la sculpture » Ce plaidoyer en faveur du sculpteur est également l'occasion pour Mirbeau de disserter sur l'art, la beauté, mais aussi d'égratigner en passant les artistes alors en vogue à la fin du XIXe siècle et tout ce qui gravite autour d'eux. « La plupart des sculpteurs ne modèlent pas », déclare-t-il, le Louvre n'appartient pas aux artistes, « mais aux ronds-de-cuir des Beaux-Arts ». Si le critique ne peut expliquer la beauté, il suit aveuglément l'opinion collective et « rien n'est plus difficile que de réformer, par la suite, un premier jugement faux ». Autant d'opinions bien marquées qui donnent à cet ouvrage un ton pamphlétaire ajoutant à son intérêt artistique.© Micberth
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